MONTREAL - Le Québécois d'origine marocaine Saïd Namouh a été reconnu coupable, jeudi, de toutes les accusations de terrorisme qui pesaient contre lui.
Namouh faisait face à quatre chefs d'accusations reliés à des actes terroristes - soit complot pour faire exploser un engin explosif, d'avoir participé à un acte terroriste, d'avoir facilité et d'avoir commis de l'extorsion pour le compte d'un groupe terroriste.
Le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec, n'a pas fait lecture de son jugement, l'avocat de Namouh s'étant présenté devant le tribunal avec 45 minutes de retard.
Il a simplement lu sa conclusion, voulant que le "Global Islamic Media Front" (GIMF) - une organisation impliquée dans la propagande et le recrutement pour le compte du djihad et qui est décrite comme étant un outil médiatique d'Al-Qaïda - soit une organisation terroriste.
La Couronne avait soutenu que Namouh était un membre actif du GIMF, une théorie qui avait été appuyée par Rita Katz, une experte américaine appelée à témoigner.
Mme Katz est la présidente et la fondatrice du site Intelligence Group, une organisation privée qui étudie l'expansion du terrorisme sur Internet. Elle avait affirmé que Namouh était un des membres les plus actifs du GIMF.
Les représentations sur sentence auront lieu plus tard jeudi.
Résidant permanent du Canada depuis 2003, après son mariage avec une Québécoise, Namouh avait tout d'abord été arrêté en septembre 2007 à Maskinongé, en Mauricie, pour son présumé rôle dans la planification d'attentats terroristes en Allemagne et en Autriche, visant à sévir contre les deux pays en raison de leur présence militaire en Afghanistan.
Les enquêteurs de la GRC en crimes informatiques ont par la suite découvert des éléments incriminants dans l'ordinateur de Namouh, soit des dizaines de vidéos et d'autre matériel de propagande.
L'ordinateur contenait également des centaines de pages de transcriptions de discussions tenues sur des sites de clavardage et des forums de discussion, qui révélaient que Namouh était un membre actif des forums sur le djihad.
Saïd Namouh était soupçonné d'avoir passé d'innombrables heures à créer, distribuer et redistribuer de nombreuses vidéos de propagande, qui contenaient notamment des images des décès de soldats occidentaux et d'attentats-suicides à la bombe.
Les vidéos, que la Couronne présumait avoir été produites par l'accusé, incluent l'enlèvement du journaliste de la BBC Alan Johnston, à Gaza par un groupe connu sous le nom d'Armée de l'islam, un groupe associé au GIMF.