A quelques semaines des éliminatoires de la CAN 2012, rien n’a été décidé quant au staff technique qui prendra la tête des Verts.

Partira, partira pas? Le mystère plane toujours sur l’avenir de Rabah Saâdane à la tête de l’Equipe nationale. La question taraude toujours l’esprit des Algériens, et ce, deux semaines après l’élimination des Verts du Mondial sud-africain. Mohamed Raouraoua, président de la FAF reste ambiguë sur cette question, alors Saâdane prend le manche par le milieu. Or, partout dans le monde, ce sont les résultats qui déterminent l’avenir de tout entraîneur. C’est le cas de plusieurs fédérations qui ont limogé leur entraîneur juste après l’élimination de leurs équipes respectives. C’est le cas de la France, du mexique, du Chili, des Etats-Unis, du Nigeria et autres nations. Maradona a fini par jeter l’éponge, lui qui était à la tête de l’Argentine. En Algérie rien n’a été décidé jusqu’à présent. Il faudra attendre les résultats du tête-à-tête Saâdane-Raouraoua prévu le 15 juillet. Le bilan de Cheikh Saâdane a été très faible, même si l’EN n’a pas été humiliée durant ce tournoi mondial. L’équipe a quitté la compétition avec un seul et unique point et zéro but marqué. L’Algérie occupe la dernière place avec le Honduras comme équipes qui n’ont marqué aucun but. Or, tous les experts nationaux et internationaux confirment que l’Algérie méritait sa place aux huitièmes de finale si Saâdane avait osé...Les Verts n’ont plus marqué de buts depuis le fameux match face à la Côte-d’Ivoire, hormis le penalty marqué par Ziani face aux Emirats arabes unis. Pour de nombreux techniciens, le bilan de Saâdane est très mitigé. On reproche, également, à l’Equipe nationale son incapacité à trouver un fond de jeu propre à elle. C’est ce qui explique le fait que Saâdane a procédé à plusieurs changements de joueurs. A cela s’ajoute le fait que le coach national n’arrive pas à maîtriser son groupe. En plein Mondial, la presse a rapporté plusieurs cas de «rebellion» de la part de quelques joueurs qui voulaient imposer au coach de les titulariser. A présent, plusieurs hypothèses ont été annoncées quant au maintien ou pas du coach. La première consiste à garder Saâdane en lui changeant son staff technique. Car, des voix s’élèvent pour garder un staff constitué de techniciens locaux. Des noms comme ceux de Benchikha, entraîneur de l’équipe A, ainsi que d’autres techniciens à l’image de Djamel Menad et Hafid Tasfaout sont évoqués. Les partisans d’un entraîneur local mettent la pression sur Raouraoua afin de maintenir Saâdane ou de nommer la légende du football national, Rabah Madjer, à la tête des Verts. Le vrai problème ne se pose pas dans la nationalité de l’entraîneur. Qu’il soit Algérien ou étranger, ce qui compte au final ce sont les résultats. A présent, aucun entraîneur algérien n’a fait ses preuves à l’étranger. Ceux qui ont drivé quelques clubs des pays voisins, étaient à la tête de clubs qui ne peuvent en aucun cas être des références. Cela ne peut laisser supposer que la piste d’un entraîneur étranger, quel que soit son niveau, soit la meilleure. Les dirigeants de la FAF doivent mettre le paquet pour recruter un entraîneur de niveau mondial. Un entraîneur qui ne viendra pas pour passer un congé payé, mais pour afficher des ambitions dans l’avenir proche et lointain. Les Algériens rêvent, avec cette équipe, de remporter la prochaine Coupe d’Afrique des Nations et surtout se qualifier pour le Mondial 2014 au Brésil. Il est temps de tirer des leçons du passé de l’équipe et d’éviter de tomber dans la même politique du bricolage. Le premier challenge qui attend les Verts est celui des deux prochaines Coupes d’Afrique des nations prévues en 2012 et 2013. D’ailleurs, les Verts seront au rendez-vous dès le mois de septembre prochain avec les éliminatoires de la CAN. Le groupe de l’Algérie est loin d’être facile, sachant qu’en face il y a une équipe marocaine qui cherche à se replacer sur la scène footballistique africaine. La bataille sera rude pour un seul billet. Les Verts n’auront aucune excuse s’ils venaient à rater la prochaine CAN. Pour éviter un grand crash, on doit impérativement arrêter avec la politique du bricolage et placer les hommes qu’il faut aux places qu’il faut. C’est à cause de cette même politique de bricolage que l’Algérie a raté cinq éditions de la Coupe du Monde et deux éditions de la CAN. L’Algérie a les moyens, financiers et humains, qui lui permettent de dire son mot sur la scène footballistique régionale, africaine et mondiale.

Source: L'EXPRESSION - Edition du 7 juillet 2010