Projeté samedi soir à Montréal en avant-première dans le cadre des rencontres Ksari,  le documentaire évoque l’islamophobie aux USA à la suite des attaques terroristes  du 11 septembre 2001.

Le documentaire, sous le titre évocateur "Post 9-11 : peur, colère et politique" de la journaliste et documentariste algéro-canadienne Nadia Zouaoui, revient sur les répercussions des attaques du 11 septembre 2001 sur la communauté musulmane aux USA.

Le projet réalisé pour le compte de la chaîne Al Jazeera sortira le 11 septembre prochain dans sa double version anglaise et arabe. Projeté samedi soir à Montréal en avant-première dans le cadre des rencontres Ksari, le film évoque l’islamophobie aux USA à la suite des attaques terroristes du 11 septembre 2001. "Dix ans après les attaques du 11 septembre 2001, la guerre contre le terrorisme a créé beaucoup d’injustices dans les communautés musulmanes aux états-Unis.

Tout en mettant des visages sur l’islamophobie, ce film essaye d’expliquer le travail de sape des islamophobes qui cultivent cette peur de l’islam pour faire avancer leur propre agenda politique", peut-on lire sur le synopsis. Le documentaire repose sur le témoignage de trois victimes citées dans un livre poignant sorti à l’occasion du 10e anniversaire de la double attaque des tours jumelles. Outre l’intervention de ces trois victimes qui ont été interviewées par la journaliste, Nadia Zouaoui dit avoir eu accès à un rapport de la droite dont l’objectif est de propager la peur de l’islam. Raed, ingénieur d’origine irako-palestinienne ; Adama, une collégienne d’origine africaine ; et Shahina, Pakistanaise d’origine, ont tous les trois fait les frais de l’islamophobie au pays de l’oncle Sam. Portant un tee-shirt sur lequel il est écrit en arabe et en anglais "On ne va pas se taire", Raed sera soumis à une véritable humiliation à l’aéroport de New York, où un officier lui a suggéré de lui acheter un autre tee-shirt avec le slogan "I love NY" pour le porter à la place de son tee-shirt dont "le slogan peut faire peur", qu’il a d’ailleurs refusé d’enlever. Adama a, après un interrogatoire musclé, séjourné en prison pour un crime qu’elle n’a pas commis. Son seul tort : son voile. Shahina n’a pas empêché le cachot à son fils de 19 ans, lui qui fréquentait un endoctrineur du nom de Daoudi. Mais Zouaoui, à partir de ces témoignages, s’est intéressée à la machine infernale qui est derrière autant d’injustices.

Son investigation l’a amenée à débusquer une puissante organisation bien structurée et aux financements colossaux qui est derrière cette propagation de la peur de l’islam, faisant un amalgame entre musulmans et islamistes. à la tête de cette fondation, un certain Robert Spenser, qui a d’ailleurs refusé d’être interviewé dans le cadre de ce documentaire, lui qui est pourtant très présent dans les médias occidentaux. Le film montre aussi comment l’histoire des informateurs, chargés d’infiltrer les communautés musulmanes, a pu briser bien des familles à l’origine sans histoire.

La polémique suscitée par le projet d’une mosquée sur le lieu du drame du 11 septembre souligne l’importance de ne pas céder à la peur sur la terre de la Liberté…

Source: Liberté - 15 aout 2012