Plusieurs œuvres d’artistes d’origine algérienne vivant au Canada s’exposent jusqu’au 16 novembre prochain à la galerie McCoy de Merrimack College, une université située au nord de Boston dans l’Eta du Massachusetts.

 

 

Le vernissage de cette exposition a eu lieu samedi dernier en présence de nombreux membres de la communauté algérienne vivant aux Etat-Unis, particulièrement dans la région de la Nouvelle Angleterre,  l’Etat de New York et celui du New Jersey.

Elle prend place dans le cadre du festival culturel algérien qu’a organisé l’université à l’occasion de son festival d’automne.

Le Merrimack College a une relation particulière avec l’Algérie. Etant une université augustinienne, ses dirigeants  cherchent depuis quelques temps à multiplier les ponts entre ses étudiants et l’Algérie, pays de Saint Augustin, l’un des pères de l’Eglise latine.

Le thème de l’origine et des racines marque cette exposition empreinte d’attachement à l’Algérie.  Attachement lucide, loin de toute nostalgie.

Plusieurs plasticiens sont allés dans ce sens en choisissant les œuvres à présenter au public hétéroclite.

Nylda Aktouf qui revendique des racines multiples qu’elle appelle multi-racine est allée chercher son coin d’Algérie dans un jardin qu’elle a découvert à Québec, la capitale de la province canadienne du même nom.

Hamida Mehel adepte d’un art No Name, qui libère le public de toute contrainte que peut imposer le titre donné à une œuvre voit le monde en fusion. Fusion de cultures, d’origines…

Ali Kichou  qui se distancie de plus en plus de la peinture et expérimente de nouvelles techniques a exposé un portrait original de Taos Amrouche et une autre œuvre appelée Dhagui (Ici) ou il affirme que le tiers monde n’est pas là ou on pense.

Nadia Ait-Said, qui travaille sur le temps, est de père Algérien et de mère Québécoise. « L’Algérie a produit des identités multiples et j’en fais partie » affirme celle qui se dit en paix avec ses origines diverses.

Mouloud Boukhira qui a aussi fait une présentation sur l’architecture de l’Islam a exposé un tableau au titre révélateur : Casbah décomposée. Il est rejoint, en écho, par le photographe Azzedine Mekbel qui a réalisé quelques photos sur la décrépitude actuelle de la Casbah.

Le peintre-céramiste Yacine Brahami, est allé chercher la beauté dans les jardins de l’école nationale des beaux arts d’Alger. Le résultat est tout « simplement » beau et apaisant.

De son côté Mhamed Saci qui a eu la chance de voir un de ses tableaux orner la couverture du catalogue de l’exposition, a présenté plusieurs tableaux figuratifs dont un sur la baie d’Alger. Il a usé aussi des symboles. Hadjira Preure rend hommage à la femme à travers deux portraits : Hadda et Dihia. Khadidja Seddiki qui vit en France a présenté des tableaux ou elle mixe peinture et tissage. La photographe québécoise Marlene-Luce Tremblay a exposé quelques photos de son dernier séjour algérien ou elle a exposé aussi en 2008. D’autres œuvres d’artistes algériens étaient présentes mais sans leurs créateurs.

M’hamed Issiakhem était aussi présent à travers une conférence de Miloud Chennoufi, docteur en sciences politiques et enseignant au Collège royal des forces canadiennes à Toronto. Une conférence qui a retenu l’attention et ému les présents tant par l’impressionnante vie de Issiakhem que par le talent de l’orateur.

La culture ne se résumant certainement pas aux seuls arts plastiques, les étudiants du Merrimack College avaient aussi droit à une très belle soirée musicale à laquelle ont assisté, entre autres,  le recteur du Merrimack College et Abdallah Baali, l’ambassadeur d’Algérie aux Etats-Unis. Les organisateurs ont eu l’intelligence de programmer une soirée ou la musique andalouse, la variété algéroise, la chanson kabyle et le raï se sont succédés sur scène pour faire découvrir les différentes facettes de la musique algérienne.

La troupe des Amis de la musique andalouse de Montréal (AMAM) et bien que performant avec un effectif réduit de 8 musiciens et choristes a charmé les présents malgré l’acoustique du lieu.

Hadjira Preure, accompagnée de son fils Takfarinas a puisé dans les chants de Taos Amrouche, une découverte pas uniquement pour les Américains.

La piste de danse a été littéralement envahie par les danseurs au passage du chanteur montréalais Cheb Fayçal.

L’un des organisateurs de cet événement Brahim Zenagui, fondateur de l’Association algéro-américaine de la nouvelle Angleterre  a affirmé qu’il compte organiser, l’année prochaine, un festival qui s’étalera sur deux ou trois jours. Pour l’édition en cours, il a eu l’aide de Belgacem Rahmani (chargé de cours aux HEC de Montréal), Nylda Aktouf, Bousmaha Seddiki (organisateur d'evenements artistiques).

Source: El Watan