Le dernier ex-dirigeant de SNC-Lavalin recherché par la police est finalement sorti de sa cachette en Égypte. Il s’est livré aux autorités ce jeudi, afin de subir son procès pour fraude.

Sami Bebawi, 68 ans, était recherché depuis plus d’un an, pour faire face entre autres à des accusations de fraude de 26 millions $, de blanchiment d’argent, et de possessions de biens criminellement obtenus.

Depuis quelques mois, Interpol avait même lancé une notice rouge contre cet ex-ingénieur et ancien vice-président exécutif de la division construction de SNC-Lavalin.

Terré en Égypte, selon ce qu’avait rapporté le Bureau d’enquête du Journal, Bebawi est donc de retour au pays. Et c’est les menottes au poignet qu’il doit comparaître ce vendredi au palais de justice de Montréal.

La Couronne aura alors le choix de le libérer sous caution ou non. Si la poursuite s’oppose à la remise en liberté de Bebawi, ce dernier devra attendre derrière les barreaux le temps qu’un juge se prononce sur la nécessité de le garder détenu.

Fait à noter, il n’y a pas de traité d’extradition entre l’Égypte et le Canada. Notre Bureau d’enquête avait même révélé l’an passé que Bebawi se faisait construire une luxueuse résidence d’une valeur de 2 millions $.

Il a donc renoncé à ce luxe pour revenir au pays. Dès son arrivée à l’aéroport de Toronto, la Gendarmerie Royale du Canada l’a arrêté, a confirmé la police fédérale.

Fraude internationale

Selon les autorités, la fraude alléguée de Bebawi aurait eu des ramifications internationales impliquant des pots-de-vin et le dictateur déchu libyen Mouammar Kadhafi. Elle se serait déroulée entre 2001 et 2012.

Outre la fraude, Bebawi est aussi accusé en vertu de la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers. Il fait aussi face à des chefs d’entrave à la justice et d’extorsion envers Riadh Ben Aissa, un autre ex-dirigeant de SNC-Lavalin.

Selon le mandat d’arrestation, il aurait tenté entre 2012 et 2014 d’obtenir une déclaration de Riadh Ben Aissa en échange d’argent, ce qui aurait détourné le cours de la justice. Notons que Ben Aissa est dans l’attente d’un procès dans une autre affaire, et que la Couronne tente actuellement de révoquer sa liberté.

Son complice allégué, Constantine Andreas Kyres, avait quant à lui déjà été arrêté, et c’est en liberté qu’il attend son procès. Il doit d’ailleurs revenir à la cour la semaine prochaine pour la suite des procédures.

Notons que ce dossier n’a pas de lien avec celle menée par l’UPAC concernant le scandale du Centre universitaire de santé McGill.


Source JdeM - 12 fevrier 2015