Après Mohamed Chouikh, Lyès Salem et d’autres, c’était au tour de Khaled Benaïssa d’être honoré samedi dernier par ce festival du cinéma africain et créole pour son court métrage Sektou (Ils se sont tus).
Comme chaque année, à la deuxième moitié du mois d’avril, Montréal prend les couleurs du cinéma africain et créole à l’occasion du Festival panafrica international. Pour la 26e édition de ce rendez-vous cinématographique, l’Algérie était présente en compétition dans deux catégories : long métrage avec Harragas de Merzak Allouache et court métrage avec Sektou (Ils se sont tus) de Khaled Benaïssa. Les organisateurs du Panafrica ne pouvaient pas faire l’économie du sport le plus populaire de la planète à l’occasion du mondial sud-africain. En plus des films consacrés au soccer (selon la terminologie nord-américaine), l’Afrique du Sud était à l’honneur.
En hors compétition et sous la thématique football, les festivaliers ont pu suivre le documentaire La balle de la dignité de Rachid Diguer. Ce documentaire retrace l’histoire du football algérien « depuis les luttes des clubs indigènes et des équipes de l’ALN (1957/58) et du FLN (1958/62) jusqu’aux prouesses de l’équipe nationale de l’Algérie indépendante ». Il a été réalisé dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe. L’Algéro-canadien Hazouz Bezaz a, quant à lui, présenté son documentaire Le soccer dans tous ses états où il raconte la passion qu’ont trois adolescents du Canada, du Brésil et de la France pour le football. Le talent algérien s’est illustré aussi à travers l’affiche du festival. L’œuvre du peintre Hassane Amraoui, Desert Bleu’s, a remporté le concours d’affiches 2010.
Lors de la dernière édition, un autre artiste algérien, Azzedine Metref, avait raflé le même prix. Au chapitre des récompenses, le court métrage Sektou du réalisateur algérien Khaled Benaïssa a décroché le prix du meilleur court métrage. Le jury a choisi le court métrage parmi une riche sélection pour « son portrait d’un quartier d’Alger qui bascule dans un monde de rêve exubérant, pour enfin revenir à une réalité algérienne qui continue d’être ponctuée par la tragédie ». Le jeune réalisateur a déjà été primé pour le même court métrage en décembre 2008 au festival de Taghit (Algérie). Sektou raconte l’histoire de Smaïn, animateur radio, qui « après une longue nuit de travail, ne pense qu’à une seule chose : son lit. Mais quand, par malheur, le lit se trouve au troisième étage d’un immeuble du centre d’Alger, le sommeil devient un rêve et le réveil un cauchemar ».
En l’absence du réalisateur, le trophée a été remis au jeune acteur Nabil Asli qui a joué aussi dans Harragas. Pour la clôture, les organisateurs ont « pigé » dans le deuxième Panaf’ d’Alger, qui s’est tenu en juillet dernier. Ils ont projeté le film l’Afrique vue par… où « dix des plus prestigieux cinéastes africains, dont Rachid Bouchareb, ont réalisé chacun un film court pour exprimer leur vision de l’Afrique contemporaine ». Le film a été produit par le ministère de la culture algérien.
Source: El Watan - Edition du 4 mai 2010