Le trentenaire avait été transporté en centre hospitalier pour des problèmes de santé mentale il y a quelques jours à peine

L’homme qui aurait été poignardé à mort par son fils aux prises avec de graves problèmes de santé mentale dans la nuit de lundi à Laval avait sonné l’alarme aux autorités seulement trois jours avant le drame.

Selon nos informations, Abdelhak Ajaba, 66 ans, avait communiqué avec les policiers pas plus tard que vendredi dernier, pour qu’on vienne en aide à son fils. Ce dernier lui aurait néanmoins enlevé la vie, moins de 72 heures plus tard.

Hier après-midi, Mohamed Reda Ajaba a brièvement comparu par vidéoconférence, de son lit d’hôpital, au palais de justice de Laval.

Il a fallu qu’un agent de sécurité réveille l’homme de 32 ans pour qu’il puisse être accusé du meurtre non prémédité de son propre père.

«Il n’y aura pas de commentaires. Ça va peut-être venir, mais pas tout de suite. Ça vient d’arriver. Monsieur est encore à l’hôpital, sous sédation», a simplement affirmé son avocat, Me Thomas McKenzie, après l’audience.

Un témoin

La nuit précédente, peu avant 3h30, un conflit entre le père et son fils aurait dégénéré jusqu’à l’extérieur de leur résidence de la Place Robin, à Laval-des-Rapides.

L’accusé aurait poignardé à mort son paternel, sous les yeux d’un voisin qui aurait vu la triste scène, selon nos informations.

Le sexagénaire, qui a notamment été administrateur de l’organisme Cible Retour à l’Emploi à Verdun, a succombé à ses blessures à son arrivée à l’hôpital.

Il aurait été atteint à l’abdomen, et à plusieurs reprises au dos, par l’arme du crime, un couteau qui a été retrouvé sur place.

Le suspect a quant à lui été arrêté sur les lieux, avant d’être aussi conduit à l’hôpital.

Perturbé

Récemment hospitalisé pour son état mental fortement perturbé, cela ne faisait vraisemblablement pas longtemps qu’il avait obtenu son congé.

Selon nos sources, les policiers auraient même eu beaucoup de mal à le maîtriser pour le transporter, lors de cette intervention.

Son père avait alors signalé aux autorités que son fils n’était pas sorti de sa chambre, ou ne s’était pas lavé, depuis deux semaines, nous dit-on.

On ignore cependant les raisons qui l’auraient motivé à commettre l’irréparable.

Par ailleurs, son avocat n’écarte pas la possibilité de plaider la non-responsabilité criminelle.

«Ce sera évalué de notre côté. On n’a pas encore pris de décision», a laissé entendre Me McKenzie, qui a reconnu qu’une évaluation psychiatrique était de mise.

Vol qualifié

Ajaba a un antécédent de vol qualifié et de possession d’arme datant de 2015. Il avait alors écopé de huit mois de prison.

Il attend également son procès dans une affaire de possession de biens criminellement obtenus et de possession d’outils de cambriolage.

Il s’agissait du premier homicide de l’année sur le territoire du Service de police de la Ville de Laval.

Hier, plusieurs voisins devaient être rencontrés par les enquêteurs.

Le dossier d’Ajaba doit revenir devant le tribunal à la fin du mois.

– Avec Nicolas Brasseur et Maxime Deland

https://www.journaldequebec.com/2024/01/15/premier-homicide-de-lannee-a-laval