17 octobre 1961, 8 février 1962. Cinquante ans après, deux BD évoquent la répression policière contre les Algériens organisée par le chef de la police parisienne, Maurice Papon.

 

Massacres d’Algériens à Paris ; répression violente, près de la station de métro Charonne, d’une manifestation de « défense républicaine » contre l’Organisation de l’armée secrète (OAS) : 17 octobre 1961, 8 février 1962. À la tête de la police parisienne, un certain Maurice Papon. « Il faut maintenant que ces deux dates soient définitivement liées comme signe de fraternité entre l’immigration ouvrière algérienne et les militants de France qui ont refusé la guerre livrée en Algérie », écrit l’historien Benjamin Stora.

Sorties en librairie à quelques mois d’intervalle, deux BD permettent d’ores et déjà d’aller dans ce sens. Octobre noir, de l’écrivain Didier Daeninckx et du dessinateur Mako, raconte le terrible destin de Fatima Bedar, une adolescente de 15 ans jetée à la Seine dans la nuit du 17 octobre.

Dans l’ombre de Charonne, de Désirée et Alain Frappier, évoque de son côté l’histoire de Maryse Douek, qui manqua mourir dans la bousculade du métro Charonne. De facture radicalement différente, les deux œuvres se complètent et se répondent, hantées par l’image des policiers membres des « compagnies de district », casqués, enveloppés dans leur raglan noir et armés de leur « bidule », ce manche de pioche avec lequel ils tabassèrent sans pitié. Plus fouillé, Dans l’ombre de Charonne a le mérite de replacer les événements du 8 février dans leur contexte politique en mêlant dessins, images d’archives, coupures de presse – et d’établir clairement les responsabilités.


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