Ce qui n’était qu’une folle rumeur, qui a fait le tour de l’Oranie, a fini par se confirmer. Le fils du ministre de la Justice a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire, apprend-on de sources proches du dossier. Il aurait été cité par un trafiquant de drogue, arrêté dans l’Oranie par les services de sécurité. Selon nos sources, le mis en cause aurait révélé que l’argent de la drogue transitait par le compte du fils du ministre de la Justice, avant d’être blanchi dans des opérations d’achat de biens immobiliers, fonciers et autres. Des révélations qui seraient à l’origine d’une vérification des comptes personnels du fils du ministre et qui contenaient des sommes extrêmement importantes. Des fonds dont le propriétaire aurait été incapable de justifier la provenance. La découverte a fait l’effet d’une bombe dans le milieu judiciaire vu le statut du mis en cause, qui a été inculpé pour, entre autres, trafic de drogue et blanchiment d’argent.

L’information s’est répandue comme une traînée de poudre dans les milieux de la justice et a suscité les plus folles rumeurs sur des liens supposés que pourrait avoir le dossier avec le père du mis en cause. Néanmoins, ce dernier aurait, selon nos sources, « donné le feu vert aux magistrats chargés de ce dossier pour aller très loin dans leurs investigations ».

Au stade actuel de l’enquête, aucune information officielle n’a été donnée et tout semble avoir été mis en place pour maintenir le black-out sur ce « dossier brûlant » qui vient d’éclabousser le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz. Celui même qui avait été cité par Abdelmoumen Khalifa, comme étant une des personnalités qui aurait profité de ses largesses, alors qu’il était ministre chargé de la Solidarité. En effet, dans un entretien accordé à un journal étranger, paru alors que le procès relatif au détournement de fonds de la caisse principale d’El Khalifa Bank se tenait au tribunal criminel de Blida, début mars 2007, plus d’une quarantaine d’accusés ont été jugés et condamnés à des peines de prison allant de 2 à 15 ans, alors que la dizaine d’accusés absents, dont Abdelmoumen Khalifa et Abdenour Kerramane, avaient écopé de peines à perpétuité. Le nouveau dossier impliquant le fils du ministre vient encore une fois mettre ce dernier dans une situation très délicate. Saura-t-il s’en sortir sans fracas ? Une question qui reste posée tant que l’affaire est encore au stade de l’instruction.

Source: El Watan - Edition du 19 juillet 2010