«La meilleure réponse contre les idiots, c’est le silence.»
Adage arabe

 

Les conséquences de la dernière émission de Hafid Derradji Fair-play (Bikoul Roh Riadhiya) ne se sont pas fait attendre en Egypte, puisque le gouvernement égyptien, par le biais du fils du président Moubarak, a donné instruction pour descendre en flammes le présentateur algérien et l’écrivain algérien Yahia Abou Zakaria, qui a humilié le journaliste égyptien Kamel Amer. Mais le gouvernement égyptien, qui a approché la direction de la chaîne qatarie pour protester officiellement contre l’attitude du présentateur algérien, n’a pas eu gain de cause. En effet, dans l’organigramme de la chaîne, les Egyptiens ne sont pas majoritaires et ne constituent pas, de ce fait, un lobby puissant comme les Libanais ou les Qataris, capables de détrôner Hafid Derradji de l’émission, voire de la chaîne même. L’un de ses adversaires confirmés est le commentateur égyptien Al Mohamed Ali qui avait commenté le match Algérie-Egypte, comme Masry n’a rien pu faire pour nuire à l’Algérien. Mais Hafid Derradji, qui bénéficie déjà de l’assurance du P-DG de la chaîne Al Jazeera Sport, peut compter sur ses confères algériens dans la chaîne, Leïla Smati, Habib Ben Ali, Lakhdar Berriche, mais aussi Lakhdar Belloumi qui vient d’être recruté comme consultant sur Al Jazeera Sport, pour défendre sa cause. Derradji a eu également le soutien d’Aymen Djeda, des Tunisiens Tarek Diab ou encore Nabil Maâloul. Cette fois, les Egyptiens ont choisi de s’attaquer aux Algériens à l’intérieur de la télévision où ils travaillent et ne répondent pas sur leurs télévisions respectives. Les conseillers du président égyptien ont estimé que la campagne audiovisuelle des télévisions égyptiennes a eu l’impact inverse, renforçant ainsi la position et les réponses des Algériens. C’est d’ailleurs l’attitude soulevée par l’écrivain algérien Yahia Abou Zakaria, sur le plateau de Hafid Derradji, indiquant que le silence des autorités algériennes et des médias publics a été plus dévastateur que les quolibets des télévisions privées égyptiennes.

Les Egyptiens ont opté alors pour une nouvelle méthode pour tenter de «combattre médiatiquement» les Algériens sur des terrains neutres, et plus précisément sur des plateaux de télévision, notamment Al Jazeera Sport et Dubaï Sport. Mais la dernière sortie désastreuse de Kamel Amer, a fait qu’il a été accusé d’avoir mal répondu et surtout de ne pas avoir lu les livres de Yahia Abou Zakaria dans lesquels il pouvait trouver des réponses et des failles pour répondre à l’Algérien. La presse locale égyptienne a surtout trouvé le journaliste égyptien mal préparé politiquement, puisqu’il ne connaissait rien de la politique algérienne. Alors certains conseillers en communication égyptiens ont même proposé, pour des éventuels affrontements contre des Algériens sur Al Jazeera, qu’on leur mette en face l’ancien correspondant égyptien d’Al Ahram à Alger pour répondre aux attaques politiques des Algériens.

Source: L'Expression - Edition du 25 Avril 2010