Dans cet entretien, le président-directeur général de la compagnie aérienne nationale affirme que toutes les dispositions ont été prises pour rassurer les voyageurs.
L’Expression: Quel point faites-vous de la  situation d’Air Algérie après environ une semaine de la fermeture du  ciel aérien à cause des nuages de cendres du volcan islandais?
Abdel  Wahid Bouabdallah: L’événement est international. Le volcan  d’Islande a complètement changé la cartographie du ciel. C’est un cas de  force majeure. Mais l’Algérien reste très attaché à son pays et à sa  compagnie qui n’hésite pas à le prendre en charge lorsqu’il faut le  faire. Nous avons installé une cellule de crise depuis l’annonce de la  fermeture du ciel. Elle est installée à l’aéroport.
Elle informe les  voyageurs. Personnellement, je n’interviens pas dans la gestion de cette  cellule. Je ne réagis que quand il y a un problème important. Sinon,  c’est l’exploitation qui prend en charge ce volet. Toutes les directions  de la compagnie sont représentées. Quant au vol sur Pékin prévu hier,  la Roumanie a décidé de fermer son ciel. J’ai laissé le choix de décider  aux personnels qui sont sur place à l’aéroport. Mais, je dis qu’ils  s’en sortent très bien. Nous avons, également, décidé de ne pas  appliquer les pénalités sur les voyageurs qui souhaitent changer les  dates de leurs billets promotionnels. Pour l’étranger, ils sont bien  informés par le biais des médias. Notre priorité est d’assurer une place  aux voyageurs qui rentrent des vacances, aux congressistes, aux  problèmes des urgences et aux voyages professionnels.
Des centaines de voyageurs vivent dans l’angoisse.  Comment pourriez-vous les rassurer?
Nous sommes  toujours à la disposition de nos voyageurs. Dès qu’il y a une fenêtre,  on les ramène. Dès qu’on a l’autorisation, on décolle. Ce matin (hier,  Ndlr), on allait décoller sur Paris, mais malheureusement, la France a  refermé son espace aérien au moment du décollage.
Je comprends  parfaitement l’angoisse d’un voyageur. Elle n’a pas d’égale. C’est  terrible. Connaissant la nature des Algériens, tous veulent voyager dans  le premier vol. Mais, je les rassure, on gère bien la situation.
Justement, comment gérer le flux que générera la  réouverture des aéroports en Europe?
Tous les jours  on programme des dizaines de demandes de vols additionnels aux  aviations civiles étrangères. Sur Paris, on fait des demandes de vols  additifs. Les équipages sont prêts dans les aéroports.
La priorité  sera donnée à ceux ayant réservé avant ce chaos aérien. Mais, je dois  souligner que toutes les réservations sont suspendues pour permettre aux  gens qui ont déjà réservé, de prendre leurs vols.
A combien estimez-vous les pertes d’Air Algérie?
Nos  pertes oscillent entre 300 et 500 millions dinars/jour. Sur la France,  on perd, au minimum, 200 millions de dinars par jour. Nous ne sommes pas  des transporteurs de touristes. Il y a des pertes directes et  indirectes. Ce n’est pas facile de faire un point final sur les pertes.  Il ne s’agit pas seulement de compter le taux de remplissage d’un avion  par les voyageurs. Les pertes c’est, aussi, le kérosène. On est obligé  de vider un avion de son kérosène, s’il ne décolle pas. C’est un  kérosène perdu. C’est, aussi, le catring, les équipages qu’il faut  également prendre en charge.
Les  compagnies étrangères sollicitent l’aide de leur gouvernement. Est-ce le  cas d’Air Algérie?
Notre compagnie n’est pas  arrivée à ce stade. On fera le bilan d’abord et on verra par la suite.  Je n’écarte pas la possibilité d’aller dans ce sens. Nous avons déjà nos  assurances pour pertes de sièges. L’important pour nous maintenant est  de prendre nos dispositions en cas de scénarios catastrophes.  C’est-à-dire si les nuages arrivent sur le nord de l’Algérie. Aussi,  sommes-nous en train d’aménager des bases, de Ghardaïa jusqu’à  Tamanrasset et Hassi Messaoud. C’est-à-dire tous les points pétroliers.  Cela pour assurer la continuité de l’activité dans le Sud algérien. Tous  les plans sont prêts. Il y a un programme équipages, programmes flottes  et programme maintenance.
Où en est-on  dans la vente des billets pour les supporters des Verts qui souhaitent  faire le déplacement en Afrique du Sud?
Je dirai  qu’elle est très timide. Nous avons enregistré 300 ventes fermes. Le  gouvernement a misé sur 2000, mais à l’instant, il reste 1700 tickets  non vendus. Il y a des promesses pour 900 places, mais réellement il n’y  a que 300 réservations confirmées. Il y a des agences privées qui ne  passent pas par l’Onat et le Touring Club. Par peur de laisser les  supporters en rade, le gouvernement souhaite qu’ils soient fédérés  autour d’un noyau public. Les agences de voyages ne veulent pas être  obligées de passer par l’Onat et le Touring- Club. Je ne dis pas qu’il y  a un problème avec les agences de voyages qui sont, d’ailleurs, nos  partenaires. Il faut chercher auprès des deux organismes et des agences  de voyages pour savoir où ça coince. Cela dit, le Premier ministre suit  personnellement cette opération. Pour plus de détails, il faut demander  au Touring- Club.
Source: http://lexpressiondz.com/article/2/2010-04-21/75552.html