Issad Rebrab, le PDG du groupe CEVITAL s’est montré intéressé par les Soukouk, les obligations islamiques, pour financer ses projets de construction d’environ 120 centres commerciaux en Algérie lors du Forum économique sur le Conseil de coopération du Golfe et le Maghreb tenu la semaine dernière au Palais des congrès de Montréal (Canada).

 

L’industriel et homme d’affaires algérien participait à cet événement pour présenter ses projets dans le secteur de l’aluminium au même titre que Rio Tinto Alcan, le numéro un mondial du secteur dont le siège social se trouve à Montréal.

Issad Rebrab a affiché son intérêt lors de la période des questions qui a suivi les conférences tenues à cette occasion.  En aparté, le patron du groupe CEVITAL  a confirmé à El Watan que pour ses projets de centres commerciaux, il est en discussion avec des émetteurs de soukouks, les obligations islamiques. « Nous avons déjà construit quatre et nous prévoyons  un total de 120. Comme  ce sont des investissements lourds, leur rentabilité est lente. Nous avons besoin de Soukouks, les obligations islamiques. Nous sommes en discussion avec des émetteurs de Soukouks. En réalisant un projet, on le vend à la banque. Elle nous donne l’argent pour construire d’autres et elle nous le revend sous forme de crédit-bail », a-t-il expliqué.

Toujours pour financer ses autres projets industriels, l’homme d’affaires a rappelé que son entreprise s’est développée avec les cash-flows qu’elle dégage chaque année. « Nous avons des projets qui demandent près de 7 milliards de dollars (cimenterie, sidérurgie, pétrochimie et énergies renouvelables).  Si tous ces projets arrivent à être lancés nous aurons besoin de compléter nos financements sur le plan international car nos banques sont limitées par leurs capitaux et leurs règles prudentielles. Nous avons actuellement deux grandes banques internationales qui sont prêtes à nous accompagner. Nous avons déjà signé un accord avec une ».

Issad Rebrab a aussi abordé son projet de ferme de panneaux solaires. « Nous avons actuellement un très grand projet de panneaux solaires  à couche mince d’une capacité de 600 mégawatts par an », a-t-il affirmé.

« Nous sommes en discussions avec deux grandes compagnies pourvoyeuses de très haute technologie pour la production de ces panneaux. Comme nous sommes déjà producteur de verre plat, nous allons produire des gaz spéciaux comme l’hydrogène. On atteindra ainsi une intégration qui dépasse les 95 %.», explique l’ancien expert comptable.

« Une partie de la production est destinée à l’exportation et l’autre sera installée sur place pour produire de l’électricité. », a-t-il expliqué. Toutefois, le projet reste pendant aux autorisations des autorités.

Intervenant à la fin de la conférence donnée par l’avocat et consultant Jean Charles Bancal du cabinet Fasken et Martinaeau sur le protocole de Kyoto et la finance islamique, Issad Rebrab a demandé des explications à propos de la possibilité pour sa compagnie de vendre des crédits carbone.

Pour Jean-Charles Bancal, le projet de panneaux solaires est en plein dans l’esprit du protocole de Kyoto. « Nous pouvons aider CEVITAL pour bénéficier des mécanismes du protocole de Kyoto », a soutenu l’auteur du livre Droit et pratique du mécanisme pour un développement propre du protocole de Kyoto.

Jean-Charles Bancal a rappelé que « les pays développés se sont engagés à réduire de 5 % leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à ceux de 1990. Chaque pays développé a un quota qu’il repartit sur ses entreprises.  Ensuite, il y a des possibilités par des mécanismes dits flexibles de faire des projets dans les pays en développement qui vont être réducteurs  d’émissions de gaz à effet de serre et qui vont donner des crédits.  Les entreprises qui n’ont pas assez de quotas, peuvent racheter des crédits sur les marchés carbones ». L’unité, soit une tonne équivalent carbone, vaut 10 euros.

A noter qu’en plus de CEVITAL, l’Algérie était représentée à ce forum organisé par le ministère québécois du développement économique et un groupement de manufacturiers du Québec, par Smail Benamara, ambassadeur d’Algérie au Canada et Nacira Haddad, directrice générale du cabinet conseil INCOSYN et membre du bureau exécutif de l’association des femmes algériennes chefs  d’entreprises (SEVE).

 

Source: El Watan