L’ambassade du Canada affirme que c’est à cause des conditions d’entreposage précaires en Algérie que la pomme de terre canadienne aurait perdu de sa valeur. Les demandes de visa pour ce pays ont augmenté de 37% en 2007. Plus de 50 000 Algériens vivent au Canada.

L’ambassade du Canada a tenu à organiser une rencontre avec la presse avant le départ de son représentant diplomatique Robert Peck, qui a remis sa lettre d’adieu au président de la République Abdelaziz Bouteflika, le 3 octobre dernier. C’était là une occasion pour le désormais ex-ambassadeur de faire une sorte de bilan de ses trois années de mission en Algérie et de parler des relations entre les deux nations. Il a surtout mis en valeur les investissements des compagnies canadiennes installées dans notre pays, à l’instar de SNC Lavalin, qui opère dans le secteur des travaux publics, et du label Bombardier, qui est, de l’avis de M. Peck, “une société sérieuse. Outre son contrat avec Tassili Airlines, nous lui souhaitons d’autres succès en Algérie”. C’est avec une once de satisfaction qu’il a abordé la participation d’entreprises canadiennes dans la construction de l’autoroute Est-Ouest et surtout dans les travaux de supervision de la réalisation de la Grande mosquée d’Alger. “Le secteur minier est vierge en Algérie. Les Canadiens sont de grands experts dans le domaine.” Ce qui sous-entend leur implication programmée dans l’exploitation et le développement du secteur. Ce pays investit, par ailleurs, un milliard de dollars canadiens dans la prospection du pétrole.

Évidemment, les représentants de l’ambassade du Canada — le chancelier sur le départ et son chargé d’Affaires Gilles Poirier, qui assurera l’intérim jusqu’à l’installation du nouvel ambassadeur — ont anticipé sur les questions des représentants de la presse algérienne en évoquant la polémique née autour de la pomme de terre importée du pays nord-américain. Des exportateurs canadiens ont profité de la baisse exceptionnelle de la taxe douanière de 35% pour écouler une marchandise en surproduction chez eux. Mais ils ne sont coupables d’aucune tricherie, selon leur ambassade. “Les contrôles canadiens sont très rigoureux. Nous exportons des produits de qualité dans des bateaux réfrigérés. Une fois que la marchandise arrive à destination, le bras du Canada n’est plus là”, a soutenu Robert Peck. Les quantités de marchandises importées auraient perdu de leur valeur à cause de mauvaises conditions d’entreposage, imputées aux importateurs. “Le chargement qui pose problème est arrivé en juillet. Je suppose que le stockage de la pomme de terre n’a pas été fait dans de bonnes conditions”, a expliqué Gilles Poirier. “Notre objectif n’est pas de blâmer une partie précise. Mais nous veillons à ce que nos exportations (lentilles, blé, pomme de terre…) soient de très bonne qualité. Je ne veux pas spéculer sur certains commentaires”, a-t-il ajouté pour clore le chapitre.

A contrario, l’Algérie a “exporté” vers le Canada une bonne partie de son élite. Plus de 50 000 Algériens forment la communauté nationale dans ce pays. Les demandes de visa ont augmenté, par ailleurs, de 37%, cette année comparativement avec 2006. L’ambassade du Canada promet d’assouplir davantage les procédures de traitement des dossiers.

Source: http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=84445