L’ambition ne se contente pas de couver les rêves en se nourrissant de patience, de regrets et d’occasions ratées. Elle prend forme et vie au contact des idées et des voeux pour développer son charisme et affirmer sa volonté de conquête. Le reste est une question de temps et d’opportunité.
L’ambition ne se contente pas de couver les rêves en se nourrissant de patience, de regrets et d’occasions ratées. Elle prend forme et vie au contact des idées et des voeux pour développer son charisme et affirmer sa volonté de conquête. Le reste est une question de temps et d’opportunité.Dans tous les cas, ce ne sont pas les hommes qui manquent pour briller dans le monde des Ghamri et des Mimoune qui, de Biskra, de Annaba et d’Alger, assistent en ces moments à l’ascension d’une de leurs filles à Montréal où elle a connu la réussite, à un point tel que ceux qui l’ont côtoyée lui prédisaient déjà un bel avenir.
Et comme le présage est toujours au rendez-vous, la veille du lancement de sa campagne électorale à Montréal, on a appris qu’à Québec, le chef du Parti Québécois, André Boiclair, a insisté à ce que l’Algérienne soit appelée la première à ses côtés lors des présentations des candidats et candidates du parti. Un geste fort apprécié et agrémenté d’un mot de bienvenue, adressé à l’Algérienne, « je suis très content de vous, Madame. Bienvenue parmi nous ».
Les Algériens ont répondu favorablement à l’appel de la candidate du Parti Québécois, Mme Naïma Mimoune, qui a lancé le 22 février, sa campagne électorale pour le comté de Viau, dans une ambiance où les émotions fortes ont chassé, le temps d’une soirée, des années de frustrations noyées dans un discours interrompu par des youyous et des applaudissements. « Merci du fond du coeur de vous être déplacés si nombreux, ce soir, pour cette cérémonie d’investiture (...). Votre précieux soutien m’encourage à aller de l’avant ». On n’a jamais vu ça, seuls les responsables politiques étaient capables de réunir autant d’Algériens par un temps désagréable.
Depuis l’annonce de sa candidature, les messages d’encouragements sont nombreux et témoignent de l’intérêt que portent les Algériens à cet événement historique. Mme Hanafi Souad écrit dans un message publié dans le site Algeroweb, « Félicitations Naïma, je vais te soutenir tout le long de votre campagne électorale, tu seras la personne idéale pour rapprocher encore plus notre communauté avec la société d’accueil ». De Mourad Haouès, B. Sce, « Votre engagement est sans conteste un exemple qui motivera tous nos jeunes à prendre la place qu’ils méritent dans la société. Je vous souhaite tous les succès. Cordialement ».
Naïma Mimoune est la première femme d’origine algérienne candidate du Parti Québécois pour les élections provinciales. Une femme courageuse et dynamique qui a pris d’énormes risques en se lançant à la conquête d’un comté (Viau) difficile à conquérir, dirigé par un Québécois d’origine italienne, William Cusano, depuis le mois d’avril 1981. Après 26 ans de députation, ce dernier a passé au début du mois de février le flambeau à l’actuel adversaire de l’Algérienne, M. Emmanuel Dubourg, un comptable agréé, d’origine haïtienne, dont on dit qu’il est un bon communicateur. Il a l’avantage du vote acquis aux libéraux, mais l’expérience nous apprend que rien n’est acquis comme ça été le cas il y a un an, au niveau des élections fédérales, où la candidate du bloc québécois, Mme Vivian Barbot, avait mis fin à plusieurs années de règne des libéraux dans la circonscription de Papineau, en battant l’ex-ministre des Affaires étrangères du cabinet de Paul Martin, M. Pierre Steward Pettigrew. Présente lors de l’investiture de l’Algérienne, Mme Vivian Barbot avait à l’occasion pris la parole pour soutenir Mme Naïma Mimoune et remercier les Algériens de leur soutien lors des élections fédérales du 23 janvier 2006.
Le parcours de l’Algérienne ne laisse personne indifférent depuis son arrivée à Montréal en 1998. Elle s’implique au début dans les organismes communautaires en tant que traductrice bénévole auprès des nouveaux arrivants. Au niveau professionnel, elle devient en 2003, propriétaire et gérante de l’institut France Laure qu’elle quitte en 2005 pour fonder le Cercle des familles algériennes (CFA), dont elle devient la présidente jusqu’au jour de son investiture.
Elle embarque dans le mouvement associatif, avec l’idée d’aller loin et surtout ne pas s’éterniser à la tête de l’association qu’elle a en quelques mois rehaussée au niveau des autres avant de se tourner vers la politique provinciale, entraînant avec elle une communauté qui a grandi au rythme de ses échecs, à la recherche d’un leadership capable de forcer les portes du destin. A se sujet elle affirme: « Je ne vous cacherai pas que j’ai longtemps réfléchi avant de franchir le pas qui mène vers la politique. Je ne voulais pas quitter (...) le terrain du mouvement associatif où je m’étais beaucoup investie. Mes collègues au sein du parti et mon entourage ont fini par me persuader que lorsqu’on a choisi de servir sa société et ses concitoyens, on peut le faire à partir de n’importe quelle position (...). Une évidence que j’ai fini par admettre et à faire mienne. Et me voici aujourd’hui devant vous candidate du Parti Québécois pour le comté de Viau. Je vous le dis tout de suite: on va travailler fort, très fort, pour gagner ». Une soirée de levée de fonds pour Mme Naïma Mimoune est programmée au restaurant Le Riadh, à Montréal, le 2 mars prochain, animée par les artistes locaux, Cheb Faycal, Djamel Lahlou et Inès.
Source: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=3248