Naïma Mimoune est devenue la première femme d’origine algérienne à tenter sa chance aux élections provinciales. Elle a été investie candidate pour le Parti québécois dans la forteresse libérale de Viau, jeudi dernier.

Dans une petite salle bondée du quartier St-Michel, une centaine de partisans, Algériens et Québécois de souche réunis, étaient venus l’encourager. «Toute l’Algérie est là!», a lancé le président du Centre communautaire algérien de Viau, Rachid Boudjarane, présent pour appuyer Naïma Mimoune.
Le député péquiste de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Martin Lemay, et la bloquiste Vivian Barbot – elle aussi « ex-immigrante » comme elle se plaît à dire – s’étaient déplacés pour montrer leur soutien à la nouvelle candidate. «Le message très fort qu’on va passé en élisant Naïma Mimoune est que nous sommes une population ouverte et tolérante», a affirmé Vivian Barbot.
Naïma Mimoune est la présidente du Cercle des familles algériennes, qu’elle a fondé en 2005, pour donner une visibilité à sa communauté et renforcer ses liens avec le reste de la société. C’est un peu avec le même projet qu’elle se présente sous la bannière péquiste. «Je le fais pour donner une voix à la communauté algérienne, a-t-elle dit. Il est important que celle-ci s’assume comme des citoyens dans un Québec inclusif. C’est ainsi que nous réaliserons notre intégration et celle de nos enfants.»
Naïma est arrivée au Québec en 1998 avec comme seule intention de vivre auprès de sa famille, soit ses trois enfants et son conjoint. Elle a alors commencé à s’impliquer dans différents organismes à but non lucratif.
La candidate péquiste dit avoir hésité avant d’abandonner le milieu communautaire pour la scène politique et avoue d’emblée n’avoir qu’une «modeste» expérience dans le milieu politique. «Mon travail dans ma communauté a été un très bonne école et m’a permis de comprendre les besoins et les préoccupations de mes concitoyens», soutient-elle.
Et pourquoi avoir choisi le Parti québécois? «Pour son programme, qui met de l’avant un projet de justice social et qui affirme l’identité québécoise», répond-elle. Mais aussi en raison de la proximité que le PQ a avec sa communauté, qui voue un grand respect à René Lévesque pour son soutien pendant la guerre d’indépendance algérienne.
Dans la circonscription multiculturelle de Viau, Naïma Mimoune dit vouloir travailler à l’intégration des diverses communautés. Selon elle, les difficultés relatives à l’emploi engendrent des problèmes de sécurité, comme celui des gangs de rue. Elle souligne d’ailleurs l’importance pour le Québec de faire avancer le dossier de la reconnaissance des acquis des immigrants, dont les compétences et diplômes sont souvent marginalisés.
Questionnée sur les accommodements raisonnables par le Journal de St-Michel, la candidate péquiste de Viau s’est montrée réticente à aborder le sujet. «On a en déjà tellement parlé, dit-elle. Il y a beaucoup d’autres problèmes qui sont prioritaires pour moi, comme la santé, la jeunesse et l’emploi.»

Source: http://www.journaldestmichel.com/v4/article-78841-Naima-Mimoune-candidate-pequiste-dans-Viau.html