Devant une nombreuse assistance rehaussée par la présence des ministres de la Santé et de la Réforme hospitalière, de la ministre chargée de la Communauté algérienne établie à l’étranger et de la ministre chargée de la Recherche scientifique ainsi que de l’ambassadeur des USA accrédité à Alger, le Conseil scientifique de l’Université d’Alger a décoré, hier, le Dr Elias Adam Zerhouni du titre de "Docteur émérite en sciences médicales" en reconnaissance pour son travail de recherche et les services rendus à l’humanité.
Ce fils prodige de l’Algérie occupant depuis mai 2002 le poste de directeur des Instituts de la santé des Etats-Unis est titulaire d’un doctorat en médecine de la Faculté d’Alger qu’il a décroché en 1975. Né à Nedroma en 1954, le docteur Zerhouni s’est envolé pour les USA en 1975 pour approfondir ses connaissances à la Faculté de médecine de l’Université de Johns Hopkins dans le département de radiologie qu’il dirige d’ailleurs depuis 1996. Ayant gravit les échelons en 30 ans de vie aux pays de l’oncle Sam, où il s’est affirmé en grand scientifique grâce à l’enseignement acquis au niveau de la Fac d’Alger, le professeur Zerhouni, qui a tenu à rendre un vibrant hommage à ses professeurs algériens qui sont, de son avis, derrière son succès, notera que le génie n’est pas l’apanage de certains pays. "Les différences de génie entre les peuples sont très limitées, ce qui est très important est la qualité de l’éducation, l’encouragement et le développement du génie naturel", dira t-il en s’appuyant sur les résultats de la nouvelle étude sur la variation des gènes des différents peuples. Cette dernière a conclu, en effet, que l’ensemble de l’humanité est né, il y a 100.000 ans, en Afrique près du Lac Victoria d’un groupe de 10.000 hommes. Le professeur mentionnera, pour l’anecdote, que, contrairement à une étude menée en 1999 ayant réparti le génome humain en 140.000 gènes, une autre étude effectuée en 2003 a fait ressortir que la race humaine dispose en fait de 25.000 gènes, soit beaucoup moins de gènes qu’un ver de terre par exemple ! "Il existe des chercheurs algériens qui n’ont jamais quitté le pays et qui méritent une reconnaissance mondiale", a-t-il soutenu plus loin, insistant sur la nécessité de donner toutes leurs chances aux jeunes qui sont l’avenir de tous les peuples. Exprimant son attachement à la terre natale, M. Zerhouni dira "je suis toujours disposé à travailler avec l’Algérie, mon cœur est ici! "
L’université d’Alger a octroyé, hier, le doctorat d’excellence en sciences médicales au chercheur algérien, Elias Adam Zerhouni, en signe de reconnaissance à ses contributions et ses recherches scientifiques et médicales au profit de l’humanité.
A cette occasion, le recteur de l’université d’Alger, le professeur Tahar Hadjar, a indiqué que l’Algérie a honoré à travers le professeur Elias Zerhouni “l’un de ses meilleurs fils” dont la valeur morale et scientifique dépasse, a-t-il dit, “la dimension nationale pour se hisser au plus haut niveau de la recherche scientifique internationale”.
Il a ajouté, à ce propos, que le professeur Zerhouni est "l’éminent spécialiste, l’enseignant, le chercheur et le gestionnaire” qui a apporté à la communauté universitaire et hospitalière, précisera-t-il, “un précieux capital universel de connaissance et de savoir avec une modestie et une humilité exemplaires”.
Pour sa part, le docteur Zerhouni s’est dit très honoré par l’hommage qui lui a été rendu par l’université d’Alger grâce à laquelle, a-t-il souligné, “j’ai pu réussir dans mes études”.
Après avoir rappelé son départ aux Etats-Unis et les difficultés rencontrées au début de son aventure dans ce pays, le professeur Zerhouni a affirmé qu’il fallait beaucoup de rigueur pour pouvoir surmonter tous les obstacles. “l’héritage que j’ai reçu à l’université d’Alger pendant ma formation ne m’a jamais quitté”, a-t-il précisé, ajoutant qu’en arrivant aux Etats-Unis, il avait “la chance que l’imagerie médicale était en train de se développer".
A cet égard, il a souligné l’importance de l’étude faite en 2003 sur les variations génétiques des genres humains et qui a permis, selon lui, de définir le nombre de gènes chez l’être humain à 25 000 gènes après qu’il était évalué à 140 000 gènes par la théorie scientifique en 1999.
Tout en prônant un échange des connaissances au profit de l’humanité, le docteur Zerhouni a mis l’accent sur la nécessité d’“encourager les jeunes universitaires et de capitaliser l’être humain, seule et unique voie de réussite”.
Ayant toujours manifesté son entière disponibilité aux sollicitations des universitaires algériens pour donner des conférences à l’exemple de la Société algérienne d’oncologie thoracique et la Société algérienne de radiologie à qui il a réservé la primeur de ses travaux sur l’imagerie par résonance magnétique de l’appareil cardio-vasculaire, le professeur Zerhouni a été partout fort bien apprécié en tant que chercheur hors pair dans le domaine de la technologie biomédicale.
Très sensible aux problèmes de santé des peuples du tiers-monde, il a établi des réseaux dans le monde et surtout en Afrique pour sensibiliser, informer des connaissances fondamentales en sciences médicales.
Il s’attelle également à former une assistance technique et financière et des spécialistes en étroite collaboration avec les systèmes de santé locaux pour lutter contre le sida, la tuberculose, le paludisme et la malaria.
Qui est Elias Zerhouni ?
Né à Nedroma, en Algérie, le docteur Zerhouni a suivi la voie tracée par son père qui était instituteur et ensuite professeur de mathématiques au lycée Emir Abdelkader.
Bien que vivant en Amérique depuis près de 30 ans, il est resté attaché à ses origines qu’il tient toujours à revendiquer, comme ce fut le cas lorsqu’il a été désigné par le président Georges W. Bush, le 27 mars 2002 pour diriger le plus grand et prestigieux Institut national de la santé des Etats-Unis.
Cet organisme regroupe 27 instituts de recherche dans le domaine biomédical, compte 17 000 employés et doté d’un budget de plus de 28 milliards de dollars qui équivaut à la moitié du budget de toute la recherche civile aux USA. Son attachement à son pays d’origine découle également du fait que sa formation initiale a été effectuée en 1975 à la faculté de médecine de l’université d’Alger où il a obtenu son doctorat en médecine.
Parti à l’âge de 24 ans, il est revenu trois ans plus tard pour passer les épreuves de l’examen national de spécialité et obtenir le doctorat des études médicales spéciales de radiologie en 1978. Nommé chef résident du département de radiologie à l’université John Hopkins en 1978 et ensuite assistant professeur en 1979, le docteur Zerhouni s’est établi rapidement comme un des jeunes radiologues en pointe aux Etats-Unis.
Il grimpe, par la suite, les échelons de professeur en 1992 et chef du département de radiologie en 1992 et chef du département de radiologie en 1995. La même année, il est appelé au poste de vice-doyen exécutif de toute l’école de médecine de l’université de John Hopkins où il développe une réputation de stratège scientifique à l’échelle de toute l’Amérique.
Elu membre de l’académie des sciences de l’Institut de médecine des Etats-Unis, il a à son palmarès 157 publications, 11 chapitres d’un livre et un ensemble de huit brevets.
La cérémonie d’octroi du doctorat d’excellence s’est déroulée en présence du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Mourad Redjimi, de la ministre déléguée chargée de la Communauté algérienne à l’étranger, Mme Sakina Messaâdi, de l’ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, M. Richard Erdman, et plusieurs professeurs à l’université d’Alger.
Source: http://www.elmoudjahid.com/stories.php?story=05/04/09/6885524