Le véritable « Monsieur Lazhar » existe. 24H a rencontré un enseignant d’origine algérienne de l’école secondaire Antoine-de-Saint-Exupéry, un professeur estimé de ses pairs qui oeuvre auprès d’élèves en difficulté d’apprentissage. Portrait d’un homme aussi sincère que généreux, tout comme le personnage du film en nomination aux Oscars.



Il s’appelle Moussa Fourour. Il a 46 ans et il enseigne les sciences et technologies.
En 1998, il a quitté sa ville natale, Oran. Son pays, explique-t-il, n’avait pas assez à lui offrir.
À première vue, sa stature imposante et son crâne rasé contrastent avec l’allure plutôt élancée de Monsieur Lazhar.

Mais là s’arrêtent les différences, car ils ont tous deux un regard d’une incroyable douceur qui inspire la sympathie. Un atout pour mener à bien sa mission, celle de porter vers laréussitelaclientèlelaplusdifficile de son école du quartier de Saint- Léonard, à Montréal.
«Je suis tombé en amour avec mes élèves, comme on dit en bon québécois. Mais je n’ai aucun mérite, dit-il humblement. Ils me font chaud au coeur. »

Comme dans le film
Les deux Monsieur Lazhar se ressemblent. L’un comme l’autre n’avaient jamais enseigné avant d’arriver au Québec. M. Fourour était programmeur.

« Tout comme Monsieur Lazhar, il porte un regard particulier sur ses élèves, fait remarquer Christopher Plante, professeur et collègue. À cause de sa culture, il décèle en un coup d’oeil la réalité familiale de l’élève. Ça lui donne une longueur d’avance pour les aider. »

Ce dernier ajoute que, comme Monsieur Lazhar, Moussa utilise des paraboles. Il transmet son message aux élèves à l’aide d’histoires. Autre similitude: il évite les voies officielles.

« Il est déjà allé prendre un café avec un parent pour discuter de son enfant et voir ce qui pouvait faire avancerles choses.Vous en connaissez beaucoup, des enseignants qui font ça? » lance son homologue Chantal Castonguay.
Dévoué à sa tâche,il a mis sur pied, il y a quatre ans, un programme spécial pour lutter contre le décrochage scolaire.

L’homme, le prof
M. Fourour a vu Monsieur Lazhar. « J’ai adoré. Le film est simple, et c’est pour ça qu’il est beau », dit-il, concédant qu’il a eu la larme à l’oeil. Soudain frappé par l’analogie, il bombe le torse en soulignant que le personnage, tout comme lui, est d’origine berbère.

Aucun doute, M. Fourour surveillera le sort réservé à l’oeuvre de Philippe Falardeau le 26 février, lors de la soirée des Oscars où Monsieur Lazhar sera finaliste dans la catégorie meilleur film en langue étrangère.


Source: 24Heures



Un enseignant qui inspire› Un personnage comme celui de Monsieur Lazhar, ça n’existe pas qu’au grand écran. Tout comme le héros du film de Philippe Falardeau engagé dans la course aux Oscars, Moussa Fourour est débarqué un jour à Montréal pour y devenir enseignant et il guide depuis ses jeunes protégés vers la réussite. Photo Etienne Laberge