Rien ou presque ne distingue, à première vue, le 3333, rue Jean-Talon Est, des bâtiment voisins. Mais dès que vous poussez la porte et grimpez quelques marches, vous entrez dans une ruche.

Comme dans une ruche, il y a là beaucoup de monde ; comme dans une ruche, tout le monde travaille et, comme dans une ruche, tout le monde travaille dans l'ordre et la sérénité ; avec en conséquence beaucoup d'efficacité.
Vous êtes ici au siège du Centre Culturel Algérien de Montréal, le CCA, une structure associative créée en 1998 par une poignée de bénévoles courageux et déterminés ; une structure qui, en peu de temps, s'est taillée un solide renom dans l'espace associatif de la Métropole et dont les réalisations sont en passe de devenir exemplaires dans tout le microcosme communautaire et ethnoculturel québécois

Un autre dialogue des cultures

Et pour cause ! trop souvent _ pour ne pas dire systématiquement _ les associations à vocation ethnique ont succombé à la tentation, exclusive, de ne servir que les membres du groupe national ou culturel dans lequel ils se reconnaissent et dont ils se proclament.

Le CCA ne néglige évidemment pas cette dimension ; mais il l'enrichit, dès la proclamation de ses objectifs, de quatre promesses d'actions plutôt inédites. Ainsi, dans les actes constitutifs du Centre sont citées les intentions de « soutenir et orienter les nouveaux arrivants », les « sensibiliser sur leurs devoirs et leurs droits civiques », les « aider dans leur recherche de l'insertion par l'emploi » et d'une manière générale « faciliter l'intégration des communautés, maghrébine en particulier, au sein de la société d'accueil », mais se rajoutent à cette « cuisine associative interne » algérienne et maghrébine, deux déclarations d'intention : « faire connaître la culture maghrébine et faciliter les échanges culturels intercommunautaires » et surtout « coopérer avec les associations et les organismes communautaires locaux. »

Tout ceci a bien sûr été accueilli avec indifférence pour les plus nombreux ; avec scepticisme pour ceux qui, faute de passer euxmêmes à l'action, prédisent invariablement l'échec et la mort de toute initiative.

Tout le monde à la même table

Les débuts ont été timides ; mais au bout de six années de persévérance et d'efforts, le bilan est riche : plus de 600 actions ont été réalisées, utiles et enrichissantes, discrètes et efficaces.
La plus remarquable est sans doute cette action annuelle appelée « Le couscous de l'amitié », née en 2001 et dont la troisième édition a eu lieu samedi 24 janvier. « Le couscous de l'amitié » est un acte de solidarité entrepris par une « communauté déficitaire », la communauté maghrébine sous l'impulsion du Centre Culturel Algérien, vers leur concitoyens, les démunis de Montréal et les itinérants, auquel une fois l'an, un repas de fête est servi dans cette célèbre institution caritative qu'est l'Accueil Bonneau.

En mars 2001, l'édition inaugurale, réunissait une douzaine de volontaires et permettait d'accommoder une centaine de convives; la troisième, samedi écoulé a été l'oeuvre de cinquante bénévoles qui auront préparé et servi 400 repas.
Parmi ces bénévoles, tous les dirigeants du CCA, quelques membres éminents de la communauté, mais aussi des grandes figures de la société civile de la Métropole et… Mme Michèle Courchesne, ministre des Relations avec les Citoyens et de l'Immigration, qui ce jour, a retroussé ses manches _ comme d'habitude _ servi et desservi les convives, avec grâce et sourire. (Pour en savoir plus sur les activités du CCA, consulter le site www.ccacanada.qc.ca).

Source: http://www.journalavenir.com/PDFavenir/a_012804/a_012804.pdf