Le nombre de personnes atteintes du virus A (H1N1) en Algérie risque d’augmenter dans les prochains jours. Après la confirmation d’un premier cas samedi, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n’écarte pas la survenue d’autres cas de grippe porcine. Le département de Saïd Barkat a arrêté une liste de 12 autres personnes (des proches de la porteuse du virus) pour leur donner le traitement nécessaire. La probabilité que l’une ou plusieurs de ces personnes, qui reçoivent actuellement des soins, soient contaminées, s’avère importante.


« Certaines de ces 12 personnes peuvent être des cas probables », a affirmé hier lors d’une conférence de presse le chargé de la communication du ministère, Slim Belkessam, avant de préciser : « Il pourrait y avoir des cas positifs. » « Les sujets contactés ont fait l’objet d’une enquête épidémiologique et des prélèvements ont été faits », a indiqué pour sa part le docteur Amrani, coordinatrice du dossier grippe porcine au ministère de la Santé. Cette dernière s’est contentée de préciser que « la plupart de ces cas se sont révélés négatifs », mais ignorant s’il y a d’autres cas positifs tant que l’enquête suit son cours. La personne atteinte, qui est arrivée le 16 juin de Miami (USA) via Frankfurt à bord du vol LH 462 de la compagnie Lufthansa, était accompagnée de ses deux filles. « La personne confirmée positive au test du virus de la grippe A (H1N1), qui est aujourd’hui en isolement, ne présentait pas, au cours de son voyage, de symptômes de cette grippe », selon le docteur Amrani. « Ce n’est que le 19 juin qu’elle a développé les signes d’une grippe », indique l’oratrice. Un prélèvement a été effectué par un médecin sur cette personne et envoyé à l’Institut Pasteur d’Alger, lequel a bel et bien confirmé que le test était positif. Depuis, « la maman est hospitalisée dans un service sanitaire de référence, nous recevons deux bilans par jour et les deux enfants ont bénéficié d’une hospitalisation à domicile », a ajouté la responsable au ministère de la Santé.

Suite à ce cas, une enquête épidémiologie a été déclenchée immédiatement. En plus de ces trois personnes et des membres de leur famille, les services du ministère de la Santé comptent rappeler les 60 passagers du vol pour leur faire subir des tests. « Nous avons eu les coordonnées des 60 passagers du vol, dont 21 étrangers, pour que des mesures soient prises », a affirmé M. Belkessam. « Si une personne présente des signes, elle doit se présenter en consultation, c’est sur la base de trois critères qu’on peut confirmer ou non sa contamination par le virus », conseille Dr Amrani, qui énumère trois critères : « Le critère clinique, le facteur temps et épidémiologique. » Pour ce qui est de la prise en charge des cas de cette grippe, 53 hôpitaux leur sont réservés à l’échelle nationale. « Ces hôpitaux sont organisés de telle manière qu’ils assurent le maximum d’isolement », selon Dr Amrani. Cette dernière a indiqué que l’Algérie a décidé de passer au cas de figure deux (II) de la phase cinq (V) de son plan national de préparation à une grippe A (H1N1). Docteur Amrani a indiqué que le passage à ce cas de figure a pour objectif de détecter avec précocité de nouveaux cas d’infection, de ralentir la transmission locale et de contenir la progression du virus au foyer détecté. Depuis la confirmation du premier cas de cette grippe, l’Algérie est en état d’alerte. Le département de M. Barkat, qui a décidé de maintenir en phase 5 l’alerte pandémique de ce virus – cas importé –, a réagi immédiatement en décidant de renforcer les mesures mises en place avant l’apparition de ce virus sur le territoire algérien. « On a procédé à la mise en alerte de toutes les DSP et l’intensification des mesures engagées et la mobilisation de nos équipes sur tout le territoire national en vue de renforcer les mesures à tous les niveaux », affirme-t-elle. « Les mesures prises ont été édictées par la détection du premier cas. Elles ont été juste consolidées », précise de son côté le docteur Aït Oubeli, expert au ministère. Des équipes de contrôle sanitaire ont été installées en fonction de l’afflux au niveau des aéroports.

« Une équipe de contrôle spéciale festival panafricain a été également mise en place », note la coordinatrice du dossier grippe porcine. Pour le cas de Tizi Ouzou, précisément dans la région de Aïn El Hammam, « les résultas sont négatifs », confirme le chargé de la communication du ministère. Ce dernier a rappelé que son département a renforcé les mesures de prévention dans les aéroports et les ports en soulignant que 6,5 millions de boîtes de Tamiflu sont disponibles. Les émigrés en provenance de pays touchés par la grippe porcine devront subir un examen médical à leur arrivée aux ports et aéroports d’Algérie. M. Belkessam a précisé que le pays a mis en réserve plus d’un million de masques destinés aux personnels de la santé. Trois millions d’autres peuvent, selon lui, être distribués à la population en cas d’apparition de la maladie. Le même responsable a indiqué que l’ensemble des aéroports et ports seront dotés d’appareils thermiques dans les prochains jours. Le ministère de la Santé a indiqué hier soir, quelques heures après la conférence de presse, que les résultats des analyses faites au niveau du laboratoire de référence de l’IPA ont confirmé un second cas de grippe A (H1N1). Il s’agit de l’un des enfants du premier cas confirmé, une ressortissante algérienne arrivée à Alger le 16 juin en compagnie de ses deux enfants à bord d’un vol de la compagnie Lufthanza en provenance de Miami (USA) via Frankfurt (Allemagne).


Source: El Watan du 22 juin 2009