En 2002, j’ai rencontré pour la première fois Lynda Thalie dans les anciens studios de CIBL, rue Pie-IX à Montréal. Je devais jaser d’immigration, et l’artiste d’origine algérienne faisait ses premiers pas à la radio pour promouvoir son premier album.


Dans les coulisses, j’étais en train d’échanger avec un employé quand, tout à coup, j’ai vu une frêle silhouette s’approcher. Même dans le décor vétuste de la station, la jeune et timide Lynda Thalie dégageait une aura. Elle avait les traits arabes, mais elle aurait passé facilement pour une Grecque, une Italienne ou n’importe qu’elle autre beauté du pourtour méditerranéen.

Durant l’émission, la jeune artiste a répondu à l’animateur avec une douceur qui contrastait avec la force de ses cordes vocales en concert. À notre sortie du studio, j’ai dit à la future vedette de la chanson québécoise : «Je viens d’avoir la chance de partager la première radio d’une star qui lance sa carrière. Un jour, je vais vous le rappeler!»

Les années ont passé. Sporadiquement, j’ai eu l’occasion de revoir Lynda Thalie au cours d’activités artistiques ou dans son intimité familiale, chez des amis communs. Certes, elle a accumulé les tubes et les concerts, mais en privé, elle est avenante et facile d’approche. L’artiste a la délicatesse de ne pas parler de son métier. On découvre la femme. Avec l’arrivée de ses jumeaux, ç’a été un régal de partager nos trucs sur l’éducation de nos enfants.

Avec le temps, l’adolescente algérienne qui chantait de tout, tout le temps, a mûri. Au fil de trois albums, de collaborations avec des artistes de renom et de tournées mondiales, l’artiste montréalaise d’adoption s’est épanouie. Elle a fini par déployer ses ailes dans Nomadia, son quatrième album.

Sa recette? Elle me l’a avouée en entrevue : «Je me connais. Je suis à cheval entre deux mondes, l’Orient et l’Occident. Dans Nomadia, j’ai fini par rencontrer Lynda, et mon son est né sans crainte de plaire. Voilà qui je suis aujourd’hui. Je suis une citoyenne du monde.»

Qu’est-ce qui motive la citoyenne du monde? «Donner l’espoir aux gens pour les rendre heureux», m’a-t-elle confié.

Et ça marche! Nomadia est quatrième au palmarès des ventes de musique francophone d’Archambault. Avec Dance Your Pain Away (La tête haute), son premier extrait, Lynda Thalie a réalisé son plus gros succès en carrière. Son tube est classé dans le top 10 de tous les palmarès radio du Québec. Son clip du même titre figure au top 20 du grand décompte MusiMax.

Juste pour votre info, dimanche, Lynda Thalie présentera Nomadia sur la scène principale extérieure des FrancoFolies.

Source: Journal Métro (Montréal) - 13 juin 2013