J’ai hésité durant un mois de temps avant de rédiger ces quelques lignes et exprimer la colère qui me ronge depuis ma dernière visite d’Oran et dénoncer certains de nos dirigeants et en particulier ce qui se passe dans ma ville El Bahia et ceux qui gouvernent mal cette ex belle ville.

Mon dernier voyage avant de celui du mois d’avril passé date de mai-juin 2005, j’y suis resté un mois, Oran était belle, propre et rayonnante, on avait un wali que tout le monde ou presque l’appréciait et admirait de par son travail et son suivi des grands chantiers de la ville. Et suite à un différend entre lui et une personnalité très influente et bien connu à Oran qu’un ordre présidentiel est tombé pour éloigner le wali dérangeant. C’est le début du calvaire des oranais. aujourd'hui Oran est malade, et sale, la propreté est une notion inconnue à Oran, elle est vieillissante et tombe en ruine, les effondrements se succèdent, la prostitution bat son plein, la criminalité, le trafic de stupéfiants et les différents fléaux sociaux. Oran est sale, décoré avec ces sacs bleus qui jonchent les trottoirs, ces poubelles éventrés devant les immeubles. Les grossistes et un peu partout. les mendiants à chaque coin de rue, la maladie mentale et la dépression ont atteint des proportions alarmantes. L’immigration clandestine n’est pas en reste. Tahtaha et Sid-El-Houari pour ne citer que ces deux quartiers sont envahis par ces nouveaux SDF venus d’Afrique attendant et espérant la traversée vers l’autre rive. La consommation et le trafic de drogue sont devenue monnaie courante. Mon premier jeudi m’était frappant je passais par l’avenue Saint Eugène pas loin de la rue Maupas, je demande à mon frère qui faisait le guide : c’est quoi tout ce monde et cette file devant le local qui était autrefois magasin de photographie, il me regarda me fit un sourire et me dit : on est quoi aujourd hui, Je répondis jeudi. Alors. alors quoi? jeudi c’est votre samedi soir et alors….. ces gens la en faite pour faire histoire courte de notre conversation sont la pour s’approvisionner de boissons alcoolisées sans aucune gêne, mais bon dieu j’en croyais pas mes yeux, on est en Algerie, un pays musulman. On est pas sensé voir celà. D’un autre côté et dans le même contexte de la réalité oranaise. Un jour en dehors des heures des cinq prières, j’ai visité une mosquée et voulais faire une petite prière et me reposer du grand bazar urbain. Figurez-vous qu’on ferme les mosquées maintenant. Ce n’est plus comme avant par contre les cafés et les tavernes sont omniprésents et ouverts du matin au soir. Un autre phénomène qui m’a tant frappé, ces voitures qui occupent nos étroits trottoirs, poussant ainsi le peuple à emprunter la chaussée c’est le monde à l’envers. Le parc automobile a explosé à Oran et j’imagine que c’est ainsi partout. Les usagers de la route conduisent n’importe comment ils font du rodéo algérien. Pas de respect du code de la conduite. Les trous et les crevasses poussent comme l’herbe a poux. D’un autre coté une autre génération de nouveaux riches a fait son apparition sur la scène oranaise. Ce ne sont ni des chercheurs ni de grands médecins, une grande partie d’eux sont méconnus des vrais oranais, qui comme moi ne reconnaissent plus leur ville. Franchement j’avais hâte de rentrer chez moi. Finalement ce qui m’attache à ce pays ce n’est ni sa richesse ni sa beauté. quel ’Oranais qui ne connaît pas l’expression "wahran melfouf el barani yakoul we moul eddar y’chouf". Je n’ai rien contre ces arrivistes à condition qu'ils respectent cette ville et qu’ils la chérissent, vous pouvez me dire que j’exagère un peu et que c’est comme ça un peu partout en Algérie, je dirais que malheureusement non et heureusement que j’ai profité de mon séjour pour visiter les deux villes de Tlemcen et Mostaganem et ainsi passer par de petits villages où j’ai constaté la propreté et la beauté de ces places j’ai eu l’occasion de magasiner et de discuter avec des gens respectueux, j’ai vu une scène à Tlemcen où une jeune fille en tenue traditionnelle orné d’or sortir d’un magasin photo et marchant à coté de moi une vingtaine de mètres pour rejoindre sa voiture sans que personne ne s’approche d’elle et essayer de subtiliser ses bijoux en plus de la propreté de Tlemcen et de mosta. Ses gens sont courtois et respectueux deux qualités que les Oranais ou plutôt je dirais les habitants d’Oran n’ont plus. J’espère que lorsque je retournerai dans 4 ans je serais positivement surpris.