L’anniversaire de l’an 1 de l’insurrection citoyenne constitue une halte idéale pour mesurer le chemin parcouru et les acquis engrangés depuis maintenant une année de lutte pacifique.

Dans ce sillage, l’apport de la diaspora au combat du peuple algérien manifestant pour la liberté et la démocratie est indéniable. Évoluant dans des espaces où la démocratie libérale est bien assise, la diaspora algérienne pouvait manifester sans craindre une quelconque répression. Cette liberté d’action dont sont privés les Algériens au pays a permis une plus grande visibilité au Hirak qui a émerveillé le monde.

Chaque week-end, les Algériens établis à l’étranger, notamment au Canada et en France, investissent la rue pour porter la voix de la révolution du sourire et mettre à nu les dérives du système autoritaire qui veut se maintenir contre la volonté populaire. Au Canada, plusieurs actions d’envergure ont été organisées en faveur du Hirak. Outre les manifestations et les marches populaires, les Algériens du Canada ont entrepris des initiatives qui ont retenu l’attention de l’opinion.

Les rassemblements devant SNC-Lavalin et la compagnie pétrolière française Total ont mis le doigt sur la plaie, comme pour rappeler la complicité de ces géants dans la dilapidation des richesses nationales, rendue possible par une gouvernance d’un système hors d’époque. Des militants ont également interpellé le Parlement canadien ainsi que le Canafe (Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada), chargé de surveiller le transfert de devises.

L’organisme fédéral a repéré des transferts anormalement élevés depuis l’Algérie au début du Hirak. Le rôle de la diaspora dans le rejet actif de l’élection présidentielle a déteint sur les actions entreprises au pays.

Ainsi, l’opération “zéro vote” a eu un succès retentissant à Montréal et à Paris. Durant toute la semaine qu’ont duré les opérations de vote du 7 au 12 décembre 2019, des centaines d’Algériens observaient des manifestations documentées devant les consulats algériens. “C’est pour l’histoire”, avait-on expliqué. La diaspora a mis en place des cadres de débat et d’échange pour mieux appréhender les perspectives de l’insurrection citoyenne.

Le Forum citoyen des Algériens à Montréal et le Café politique constituent de véritables agoras citoyennes, réceptacles d’idées généreuses. Pour Mohamed Belhadj, “le Hirak s’inscrit dans la dynamique historique et la continuité pour ne pas dire le parachèvement de notre glorieuse Révolution de 1954-1962”. “Je suis très optimiste et j'ai la conviction inébranlable que le peuple algérien vaincra dans un avenir proche”, prédit Dr Belhadj.

Enseignant de son état, Rabah Moula se félicite que le peuple ait su consolider son unité malgré tous les pièges et les tentatives du pouvoir pour le diviser. M. Moula croit que le défi sera de trouver d’autres moyens de lutte. “La diaspora doit aussi montrer son unité et se mobiliser davantage afin de faire entendre la voix du peuple algérien en Occident”, dit-il. Amel Gherbi, chercheuse à l’INRS (Institut national de la recherche scientifique), met le cap sur la reformulation d’un projet de société inclusif à la hauteur des espérances du peuple algérien, notamment sa jeunesse.

https://www.liberte-algerie.com/dossier/un-apport-indeniable-334283

 

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