L’Algérie et le Canada seront bientôt reliés directement par une ligne aérienne.

La compagnie nationale, Air Algérie, effectuera, au grand bonheur de la communauté algérienne installée au Canada et les hommes d’affaires, des dessertes entre Alger et Montréal.

Invité hier par la Confédération des cadres des finances et de la comptabilité (CCFC), dans le cadre de son rendez-vous «les lundis de l’économie», l’ambassadeur du Canada à Alger a rassuré du soutien total de son gouvernement à ce projet. «Il y a une volonté réelle d’accompagner Air Algérie», a-t-il déclaré. Bien qu’aucune date n’ait été avancée sur le lancement effectif et les rythmes des dessertes et malgré «sa complexité», l’ambassadeur a indiqué que «le dossier avance». Et dans le cadre des pourparlers entre les deux pays autour de l’établissement de cette ligne aérienne, on apprend qu’une délégation composée de cinq cadres d’Air Algérie a effectué un déplacement au Canada. En somme, c’est juste «une question de détail à régler avant que la compagnie nationale n’entame ses dessertes», révèlent nos sources. Mais l’intérêt pour une ligne Alger-Montréal est loin d’être partagé par les compagnies canadiennes. Chose que certains expliquent par «une non-rentabilité de la ligne» et ce, malgré les 50.000 immigrés algériens qui sont installés dans ce pays, en plus des hommes d’affaires et investisseurs appelés à effectuer des déplacements entre les deux pays. Parlant justement d’immigration, l’ambassadeur a indiqué que la politique canadienne, dans ce cadre, n’a pas changé. Il annonce que des efforts seront faits pour rendre plus efficace et plus rapide le traitement des dossiers -qui se fait en France- des demandeurs de visas pour s’établir au Canada. Mais l’ultime étape de la démarche d’immigration, à savoir les entretiens, continueront à avoir lieu à Tunis. Chose que les Algériens ne comprennent pas, malgré les explications de l’ambassadeur qui avance «le manque d’effectif».

Sur le volet coopération, l’invité de la CCFC a expliqué que «l’Algérie est un partenaire incontournable pour le Canada dans la région Afrique et Moyen-Orient». Les liens diplomatiques entres les deux pays remontent à une quarantaine d’années. 40 ans durant lesquels les relations économiques et commerciales ont atteint un niveau appréciable et dans plusieurs secteurs d’activités. Il cite le cas de l’énergie où opèrent Petro-Canada, Talisman, et les céréales où le Canada demeure le plus important fournisseur de blé dur de l’OAIC. S’agissant des échanges commerciaux, il a été enregistré en 2004 un volume d’exportation canadienne de 285 millions de dollars (50% en blé dur) contre 3,5 milliards de dollars d’importation pour 98% de pétrole. Les investissements sont de 1 milliard de dollars. Pour l’ambassadeur, la coopération entre les deux pays peut être plus importante de par les opportunités qu’offre le marché algérien. Interrogé sur le dossier des privatisations, il a expliqué qu’il serait opportun de faire sa promotion auprès des investisseurs et hommes d’affaires de son pays. Le conférencier a, enfin, rappelé l’importance que revêt la réforme financière et bancaire, aux yeux de ces derniers et même des banques canadiennes.

Source: http://www.lequotidien-oran.com/quot3389/even.htm