Après avoir donné trois concerts événements en juin dernier, à Alger, la chanteuse algéro-canadienne, Lynda Thalie, revient en Algérie pour donner, cette fois-ci, un spectacle dont la recette sera versée intégralement au profit des enfants SOS Village de Draria. Dans cet entretien, l’artiste aborde avec émotion et musicalité certains volets qui lui tiennent à cœur.

A l’occasion de la célébration du 40e anniversaire des relations diplomatiques algéro-canadiennes, vous revenez dans votre pays natal pour présenter, jeudi prochain, à la salle Ibn-Khaldoun, votre dernier album, et entreprendre une action humanitaire au profit des enfants SOS Village de Draria...

Je suis ravie et émue de me retrouver dans mon beau pays. C’est un honneur pour moi de me produire une deuxième fois en l’espace de cinq mois. Quand on m’a proposé de verser la totalité de la recette du spectacle aux enfants, j’ai tout de suite adhéré à l’idée. Je m’investis énormément à Montréal pour une association, Enfant Algérie. Je trouve que cela est magnifique de pouvoir aider des enfants à travers le langage universel de la musique. Lors du concert de jeudi prochain, il va y avoir deux invités surprises qui vont partager la scène avec moi.

Lynda Thalie est une étoile qui scintille au Canada depuis plus de quatre ans déjà. Comment expliquez-vous le fait que le public algérois ne vous ait découvert qu’en juin dernier ?

Je pense tout simplement que ce n’était pas le moment. Je crois beaucoup au timing des choses. Comme tous les adolescents qui arrivent dans un pays d’accueil, j’étais préoccupée par mes cours, ensuite ma carrière a suivi. Je ne pouvais pas me permettre de me déplacer. Cette année, le moment a sonné pour moi pour me faire connaître. A chaque chose son temps. Il est important de souligner que l’ambassade du Canada a tout pris en charge. Sans prétention aucune, depuis le début de ma carrière, la presse canadienne est unanime pour affirmer que je suis la première artiste maghrébine à faire carrière là-bas et à signer des contrats.

Vous êtes une ambassadrice au Québec de la musique maghrébine...

Toute la communauté algérienne, installée au Québec, est fière de moi. Je mélange deux mondes, du sable et de la neige, du miel et du sirop d’érable. Je pense être une personne sincère. Je suis honnête et authentique dans ma musique. Je ne parle jamais uniquement en arabe comme je ne parle jamais uniquement en français. C’est un mélange. C’est tout cela que je reproduis dans mes chansons. Les Canadiens arrivent, à présent, à se familiariser avec les sonorités orientales. Dieu Merci, les gens commencent à voir une belle image de l’Algérie. Je fais beaucoup de défrisage. La relève est assurée au Canada.

Dans votre dernier album, qui sera disponible en Algérie chez Belda Diffusion, dès jeudi prochain, vous avez introduit de nouvelles sonorités et repris deux chansons ?

Sur douze chansons, il y a deux reprises. Celle d’Enrico Macias, Adieu mon pays, et de Shada Djouhar. Tout le reste, ce sont des œuvres originales que j’ai écrites, co-arrangées, co-écrites ou co-composées. Ce que j’ai fait , c’est quelque chose de tout à fait nouveau. C’est un style original. ça ne ressemble en rien à ce qui a été fait auparavant. Il y a une guitare sur cet album, une nouvelle guitare qui est un mélange entre la guitare et le oud. Cela a été inventé et breveté à Montréal pour les musiciens occidentaux. Il y a beaucoup de percussions. On voulait garder les rythmiques du Maghreb, mélanger en même temps le lyrisme oriental, mais garder la formule de faire les chansons à l’occidental. On a essayé de faire cela le plus en équilibre possible. Pour l’heure, ma priorité est de promouvoir mon nouveau bébé. J’aurai l’impression de le trahir que de composer maintenant d’autres chansons. N’empêche qu’on ne peut pas imposer à un créateur de produire. Dès que j’aurai trouvé une mélodie, un texte, je sortirai mon magnéto pour l’enregistrer et j’en resterai là. En moyenne, il faut attendre au minimum trois ans pour se lancer dans un autre album.

Vous étiez bercée, durant votre enfance, aux rythmes des belles mélodies de Khaled. Justement, n’envisagez-vous pas l’idée de faire un duo avec lui ou encore avec Mami.

J’en rêve. Je sais que cela ne se fera pas dans l’immédiat. Cependant, je suis sûre que ce rêve se concrétisera.

Source: http://www.elwatan.com/2005-11-22/2005-11-22-30706