Appel du roi Abdellah d’Arabie saoudite aux Etats-Unis pour qu’ils attaquent l’Iran, jugements peu flatteurs sur les principaux dirigeants mondiaux…, la divulgation par le site WikiLeaks de plus de 250 000 câbles et rapports américains n’est pas loin de déclencher une crise diplomatique mondiale.

Il s'agit «d'un quart de million de câbles diplomatiques américains confidentiels», écrit le New York Times, qui a eu accès aux documents de WikiLeaks. Ces notes offrent un panorama inédit des négociations d'arrière-salle telles que les pratiquent les ambassades à travers le monde. WikiLeaks précise avoir commencé dimanche la publication record de «251.287» câbles diplomatiques, couvrant une période allant de 1966 à février dernier. Le site affirme avoir voulu souligner la «contradiction» entre la position officielle américaine et «ce qui se dit derrière les portes closes». Les documents diffusés étalent au grand jour les usages habituellement tenus secrets de la diplomatie américaine sur toute une série de dossiers, sensibles ou non. Certains documents pourraient même s'avérer gênants pour de futures rencontres entre les Etats-Unis et leurs partenaires. Les premières fuites de WikiLeaks, en juillet dernier sur l'Afghanistan, contenaient peu d'importantes révélations, et celles émanant d'Irak se concentraient en majorité sur des exactions commises entre différentes factions irakiennes.

Israël a tenté d'obtenir l'appui de l'Egypte et du mouvement Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à son opération contre la bande de Gaza. Le ministre de la Défense israélien Ehud Barak a informé une délégation du Congrès en 2009 qu'Israël avait été en contact avec l'Egypte et l'Autorité palestinienne avant le lancement de l'offensive « Plomb durci », selon un câble diplomatique de l'ambassade des Etats Unis à Tel-Aviv, cité par le site. « Barak a expliqué à la délégation que le gouvernement israélien avait eu des consultations avec l'Egypte et le Fatah, leur demandant s'ils sont prêts à prendre le contrôle de la bande de Gaza après que le Hamas aura été défait », indique le câble. « Barak a reçu une réponse négative, ce qui n'a rien pour surprendre », est-il précisé dans ce texte, qui rapporte que le ministre Barak s'est plaint de la faiblesse" de l'Autorité palestinienne et de « son manque de confiance en elle-même ». Le câble fait par ailleurs mention de la poursuite du « dialogue » entre Israël d'une part, l'Egypte et le Fatah de l'autre au cours de l'opération.

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a appelé les Etats-Unis à attaquer l'Iran pour mettre fin à son programme nucléaire. Le roi «a appelé fréquemment les Etats-Unis à attaquer l'Iran pour mettre fin au programme nucléaire du pays », dit le 17 avril 2008 l'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis Adel al-Jubeir cité par des documents issus d'ambassades américaines. Le roi a conseillé aux Américains «de couper la tête du serpent» auquel il compare l'Iran et a souligné que travailler avec les Etats-Unis pour combattre l'influence iranienne en Irak était une priorité stratégique du roi et de son gouvernement. « Ils nous mentent et nous leurs mentons », dit le Premier ministre du Qatar Hamad bin Jassim Al-Thani en décrivant la relation entre son pays et l'Iran, lors d'un entretien avec le vice-secrétaire américain à l'Energie le 10 décembre 2009. Le président de l'Egypte Hosni Moubarak «éprouve une haine viscérale pour la République islamique», écrit un diplomate basé au Caire en février 2009.

Source: EchoroukOnline