QUEBEC (PC) - Mohamed Chelali, ce Canadien devenu célèbre pour avoir fait échouer une tentative d'assassinat contre le président français Jacques Chirac en 2002, a été décoré, vendredi, par la gouverneure générale du Canada, Adrienne Clarkson.
"C'est pour moi un jour incroyable", a lancé avec émotion M. Chelali, qui avait fait le voyage de Vancouver où il réside, pour recevoir la Médaille de la bravoure des mains de Mme Clarkson à la Citadelle de Québec.
Le 14 juillet 2002, alors qu'il regardait le défilé militaire de la fête nationale sur les Champs-Elysées à Paris, M. Chelali a aperçu un individu pointant un fusil sur le président français. Sans hésitation, le touriste canadien et quatre autres spectateurs ont tenté de désarmer le forcené mais ont été incapables de lui faire lâcher prise. Finalement, M. Chelali est parvenu à retirer le chargeur de l'arme à feu et l'assaillant a été retenu jusqu'à l'arrivée de la police.
"C'est l'une des tournures de l'histoire. Moi, d'origine algérienne, l'immigré que certains ne veulent pas voir, que certains évitent, participe d'une certaine manière à sauver le symbole de la République française. J'ai trouvé ça assez symbolique par rapport à toute ma vie", a commenté l'enseignant de 47 ans, citoyen canadien depuis 12 ans.
L'acte de bravoure de M. Chelali a été rapporté partout dans le monde via les médias et lui a valu, outre des centaines d'entrevues à la radio et à la télévision, la médaille de la Légion d'honneur en France, de même qu'une décoration de la république libanaise au dernier Sommet de la Francophonie, à Beyrouth.
"J'ai envie de dire que c'était ma participation, peut-être modeste, à faire rayonner le nom du Canada dans le monde", a-t-il dit.
Outre M. Chelali, 20 autres personnes ont été décorées, dont trois à titre posthume, pour leurs actes de bravoure.
Le courage et l'empathie n'attendent pas le nombre des années, comme l'a démontré William Miron fils, un garçonnet de dix ans, de Shawville au Québec. En effet, le jeune garçon a reçu une médaille pour avoir tenté de sauver une fillette de trois ans qui se noyait dans la rivière Outaouais, à Quyon, le 18 août 2002. Le garçonnet a réussi à ramener, à contre-courant et malgré son épuisement, le corps inerte de la petite victime sur le rivage, mais cette dernière n'a pu être réanimée.
Un sang-froid à toute épreuve a aussi valu une décoration à deux agents de la Sûreté du Québec, Elizabeth Basralian, de Saint-Jérôme, et Patrick Leblanc, de Laval. Les deux patrouilleurs ont porté secours aux occupants d'une voiture qui avait pris feu, le 6 juillet 2002 à Saint-Adolphe-d'Howard, au Québec.
Les autres récipiendaires du Québec sont:
- Sylvain Bernier, de Mont-Joli, pour avoir secouru un homme et une femme lors de l'incendie d'un hôtel à Métis-sur-Mer, le 8 février 2002;
- Paul Herman Morin, d'Auclair, pour avoir porté secours à un homme grièvement blessé à la suite d'une collision entre deux embarcations sur la rivère des Prairies, à Laval-sur-le-lac, le 15 juin 2001;
- le caporal-chef Steeve Perron, de Saint-Amable, pour avoir sauvé un adolescent et son cousin de dix ans qui étaient tombés à l'eau en marchant sur la glace de la rivière aux Sables, à Jonquière, le 27 décembre 2001;
- Kerianne Wilson, de Pointe-Claire, pour avoir porté secours à un homme âgé qui avait chuté sur les rails du métro, quelques secondes avant l'arrivée du train à la station St-Laurent, à Montréal, le 24 avril 2002.
"Chacun d'entre vous a choisi de faire une différence", a déclaré Mme Clarkson dans son allocution protocolaire. "Vous avez choisi d'agir plutôt que de détourner le regard. Vous avez opté pour la voie la plus difficile, la voie du courage et de la vie, du sacrifice."
© La Presse Canadienne, 2003
Source: http://mesnouvelles.branchez-vous.com/Nationales/030912/N091292U.html