L’effervescence footballistique va de nouveau gagner les rues d’Algérie : l’Égypte, quintuple champion d’Afrique, sera le principal adversaire de l’équipe nationale dans la course pour un ticket pour la prochaine Coupe du Monde de football. Le Rwanda et la Zambie seront également des adversaires de taille, dont il faudra se méfier. D’ores et déjà, on souligne la nécessité de renforcer une sélection algérienne qui a montré des signes de faiblesse.


Les Verts et leur coach Rabah Saadane retrouvent ainsi une vieille connaissance. En effet, lors de la rencontre entre les deux teams pendant la CAN 2004 en Tunisie, l’équipe nationale était déjà drivée par Saadane. Les Algériens avaient pris le dessus sur leurs adversaires par 2 buts à 1, ce qui aux yeux des observateurs du ballon rond africain constitua une surprise de taille. Mais la dernière rencontre comptant pour les éliminatoires pour la Coupe du Monde entre les deux formations s’est soldée par une cinglante défaite de l’Algérie 5-2. C’était un soir de mars 2001. Le lendemain de cette débâcle, l’entraîneur Abdelghani Djadaoui annonça sa démission.

Des renforts? Oui, mais…

Les Égyptiens, qui sont détenteurs du titre africain, ont remporté d’une manière déconcertante la dernière Coupe d’Afrique des Nations qui s’est tenue au Ghana au mois de février 2008. Ces dernières années, ils ont le vent en poupe. Grâce au travail du charismatique coach Hassan Chehata et à la stabilité d’un l’effectif basé sur des joueurs issus des deux grands clubs cairotes que sont Al Ahly et le Zamalek, la formation égyptienne a acquis un fond de jeu qui la place en bonne posture pour la qualification pour le prochain mondial en Afrique du Sud. En comparaison, de l’effectif algérien qui prit part au mémorable match de 2004, seuls Karim Ziani, Anthar Yahia, Yazid Mansouri et le gardien Lounes Gaouaoui peuvent encore prétendre être alignés contre les Pharaons. Le retour du goleador de Grenoble Nassim Akrour est de nouveau le sujet des discussions dans les cafés en Algérie, surtout après son superbe but contre le Paris Saint-Germain dans son antre du Stade de France.
Incontestablement, la composante de notre sélection doit être légèrement remaniée. Récemment, lors d’une conférence de presse, Rabah Saaadane a jugé qu’« il est urgent de renforcer l’EN sans pour autant tout chambouler. » Comme il l’a admis à maintes reprises, il demeure un fervent partisan d’ « un rééquilibrage entre joueurs locaux et professionnels. » A-t-il vraiment le choix avant fin mars 2009, c’est-à-dire la rencontre contre le Rwanda inaugurant l’ultime phase éliminatoire simultanée Coupe d’Afrique des Nations et Coupe du Monde?

Dénicher la perle rare

Les matches du tour précédent contre le Sénégal, la Gambie et le Libéria ont dévoilé des lacunes inquiétantes dans les trois compartiments de l’équipe nationale. Même si, suite à l’arrivée de Brahim Hemdani (Glasgow Rangers), l’entrejeu algérien a pris du tonus, il est clair que l’éventuelle arrivée des deux jeunes Franco-Algériens Hassan Yebda (Benfica Lisbonne) et Mourad Meghni (Lazio Rome), deux champions du monde -17 ans avec la France en 2001 qui se connaissent comme larrons en foire, pourrait assurer à l’EN des atouts supplémentaires au milieu du terrain. Depuis le début de saison, Yebda, un joueur formé dans la grande école de l’AJ Auxerre, ne cesse de récolter des louanges pour son abattage et son intelligence de jeu dans le onze du légendaire Benfica. Néanmoins, une question reste en suspens : la FIFA va-t-elle donner gré à la FAF qui a déposé une demande pour une dérogation indispensable avant l’alignement de tout joueur ayant défendu d’autres couleurs nationales dans les catégories de jeunes ? Wait and see.
En attaque, Nassim Akrour pourrait constituer une alternative intéressante au duo Rafik Saifi-Kamel Ghilas, surtout quand on sait que le « Grec » Rafik Djebbour est tombé en disgrâce, lui qui n’a pas pris part aux deux dernières sorties des Fennecs (contre le Sénégal et le Libéria).
Toutefois, c’est surtout la défense qui a besoin de sang neuf. Les différents coaches algériens  qui se sont succédés à la tête de l’EN dans la dernière décennie, ont multiplié les expérimentations sur les flancs pour suppléer le fougueux Nadir Belhadj (Portsmouth). Le vieillissant Slimane Raho (ESS) est loin d’être un foudre de guerre, alors que Rabie Meftah (JSK) et Abderraouf Zarabi (Nîmes) peinent à s’imposer. Pour l’instant, Rabah Saadane n’a pas jugé bon de lancer dans le bain africain le jeune Bastiais Fethi Harek. De plus en plus, on parle de la venue de l’Italo-algérien Mehdi Lacen du Racing Santander. Aux dernières nouvelles, il n’attend que son passeport algérien. Au milieu de la défense, par contre, il y a pléthore de joueurs dotés d’un bon gabarit et, surtout, d’un jeu de tête efficace, avec les chevronnés Anthar Yahia, Madjid Bougherra et Mehdi Meniri, ainsi que le national Samir Zaoui (ASO Chlef). La charnière centrale sera certainement formée par les premiers cités. Jusqu’à présent, ils ont donné satisfaction malgré quelques bévues contre le Sénégal, heureusement sans grandes conséquences.
Côté égyptien, cela fait très longtemps que les Pharaons n’ont montré autant de vitalité et d’assurance. Le coach Hassan Chehata peut même se permettre le luxe de se passer des services du très controversé Ahmed Hossam Mido (Middlesbrough). Il a trouvé digne successeur en la personne d’Amin Zaki. Celui-ci, après avoir étalé tout son talent lors de la récente CAN, il a conquis le public anglais au sein de l’équipe de Wigan. Liverpool lorgne déjà sur l’avant-centre égyptien qui marque but sur but dans la Premiership, puisque l’entraîneur des Reds en fait sa priorité pour le mercato. Autre preuve de la bonne santé de la sélection égyptienne : au début de septembre, les Pharaons sont allés battre (1-0) une équipe de la RD du Congo truffée de professionnels, grâce à un but du revenant Mohamed Aboutrika.
Pour Rabah Saadane, « l’Égypte est le grand favori du groupe C sans aucune réserve », ce qu’il a tenu à affirmer dans un communiqué publié sur le site de la FAF. À vrai dire, les Fennecs ont également intérêt à se méfier du Rwanda et de la Zambie, deux équipes en pleine reconstruction, mais qui ont souvent donné du fil à retordre à nos représentants. Assurément, les Guêpes rwandaises et les Chipolopolos de Zambie ne sont nullement des faire-valoir, surtout quand ils jouent dans leurs fiefs. Le Maroc et le Togo l’ont su à leurs dépens au tour précédent. Les joueurs algériens en sont avertis.