L'Algérie qui a découvert "un grand gardien" et a fait montre d'indéniables qualités défensives durant le Mondial-2010, qu'elle quitte au terme du premier tour, doit maintenant trouver "l'oiseau rare", un attaquant capable de lui donner une autre dimension.
Les Fennecs, comme les observateurs, étaient d'accord mercredi soir après la défaite face au Etats-Unis (0-1): l'Algérie n'a pas démérité en Afrique du Sud pour son retour sur la scène mondiale 24 ans après le Mondial-1986, mais elle a manqué de talent offensif.
. La révélation M'Bohli. Arrivé en Afrique du Sud avec le statut de gardien N.2 de la sélection dans l'ombre du titulaire Faouzi Chaouchi, Raïs M'Bohli, sur le banc lors du premier match face à la Slovénie (0-1), a ensuite pris place dans le but algérien face à l'Angleterre (0-0). S'il a sa part de responsabilité sur le but concédé face aux Etats-Unis, M'Bohli a livré 180 minutes de haut niveau. "Nous avons découvert un grand gardien", a indiqué son équipier Djamel Mesbah à propos du gardien de 24 ans formé à l'Olympique de Marseille et qui joue actuellement au Slavia Sofia.
. La base est là. En partant d'une idée communément admise selon laquelle une équipe se construit à partir de la défense, alors l'Algérie "possède une bonne base", selon son capitaine Antar Yahia, ce qui le rend "optimiste pour l'avenir". Effectivement, l'Algérie a tenu le choc face à l'Angleterre de Wayne Rooney et n'a concédé qu'un but, dans le temps additionnel, face à l'enthousiasme américain. A côté du capitaine Yahia, le roc Madjid Bougherra (Glasgow Rangers) a été très rassurant.
. "L'oiseau rare". Zéro but en trois matches: pas difficile de savoir où le bât a blessé durant ce Mondial. "On critique l'efficacité mais il faut reconnaître que l'Algérie ce n'est ni l'Argentine, ni le Brésil, on n'a pas de Lionel Messi...", admet Yahia. Certes, le talent individuel a fait défaut aux avant-postes. Mais le système très frileux mis en place par le sélectionneur Rabah Saâdane --un milieu de terrain très reculé laissant le ou les attaquants trop esseulés-- est aussi en cause.
. Saâdane : stop ou encore ? "Nous avons adoré le retour de l'Algérie sur la scène mondiale après 24 ans d'attente, mais le manque de panache de Saâdane nous gâche un peu la fête", expliquait mercredi un journaliste du quotidien Le Buteur. Le sélectionneur, critiqué, mais qui reste l'homme qui a qualifié son pays pour trois Coupes du monde (1982, 1986, 2010), se tâte quant à son avenir. A 64 ans, peut-être est-il temps de passer la main. Mercredi, conscient que "beaucoup de gens souhaitent (son) départ" mais affirmant que "le président (de la Fédération) pourrait (lui) demander de rester", il a réservé sa réponse, donnant toutefois un conseil à son éventuel successeur: "sans travail, sans discipline, l'Algérie ne progressera pas".
Source: FIFA.COM