Mohamed Raouraoua, président de la FAF, est un homme heureux. Son équipe vient de réussir son premier objectif, à savoir la qualification pour les quarts de finale de la CAN. Raouraoua est d’autant plus satisfait que, selon lui, le niveau de l’EN va crescendo au fil de la compétition. “L’Algérie n’a pas encore dit son dernier mot dans la Coupe d’Afrique”, assure-t-il.

 

Liberté : M. Raouraoua, l’EN vient d’arracher son billet pour les quarts de finale. Peut-on dire que cette performance est conforme à vos prévisions ?
Mohamed Raouraoua : Absolument ! En arrivant à la CAN, notre premier objectif était de passer le cap du premier tour et, aujourd’hui, c’est fait. Le mérite revient, bien sûr, aux joueurs qui ont accompli convenablement leur tâche avec une victoire importante contre le Mali, un bon match nul contre le pays organisateur, l’Angola, et, hélas, une défaite, heureusement vite oubliée, face au Malawi. Je me réjouis particulièrement de la prestation d’aujourd’hui de mon équipe qui a montré un visage assez impressionnant de ce qu’elle peut être et, surtout, de ce qu’elle peut devenir. Il ne faut pas perdre de vue que nous avons là une équipe en formation qui a une marge de progression très grande. Cela lui a permis du reste de se qualifier au Mondial et de se hisser en quarts de finale de la CAN. Il faut donc laisser le temps à cette équipe de mûrir davantage et de gagner en expérience. Il faut laisser le temps à son technicien de travailler dans la sérénité. Et je profite là pour lancer un appel pressant à ces spécialistes, qui nous ont égorgés à l’issue du premier match contre le Malawi et qui nous ont enterrés trop vite, pour faire preuve de plus d’indulgence et ne pas aller vite en besogne. Il faut comprendre que le football n’est pas une science exacte et que cette équipe qui a donné tant de joie au peuple algérien peut aussi parfois laisser des plumes, comme ce fut le cas contre le Malawi, l’essentiel étant qu’elle puisse réagir au bon moment et défendre crânement ses chances. Notre rôle à nous tous, à la veille d’échéances importantes, est de la pousser de l’avant, de la protéger afin qu’elle parvienne justement à hisser davantage son niveau dans les grandes compétitions. Cela n’est pas contraire à la critique constructive que nous acceptons avec un esprit large.

Peut-on dire que vous êtes satisfait aujourd’hui des résultats de votre staff technique ?
Je suis content de tout le groupe et pas seulement du staff technique. J’ai toujours soutenu le coach Saâdane et je continue à le soutenir pour l’excellent travail qu’il fait au sein de cette équipe.

donc il n’a jamais été  question pour vous de remettre en cause son poste à la tête de l’EN ?
Non, jamais ! Avant même de venir ici à la CAN, j’avais assuré à Saâdane qu’il ne devait aucunement s’inquiéter pour son poste, quels que soient les résultats de la CAN. Il faut être fou d’ailleurs pour changer d’entraîneur à six mois du Mondial. Pour moi, c’était clair dès le départ, Saâdane est avec nous au moins jusqu’à la fin de son contrat avec la FAF, c’est-à-dire jusqu’à la fin du Mondial.

L’Algérie jouera les quarts de finale dans la ville de Cabinda, qui a été le théâtre de l’attaque armée contre le bus de l’équipe du Togo. Avez-vous préparé vos joueurs à cette éventualité ?
D’abord, une précision de taille, l’incident dramatique dont a été victime l’équipe du Togo s’est produit loin, très loin de la ville de Cabinda où va avoir lieu le match des quarts de finale. Aujourd’hui, il faut rendre hommage aux autorités angolaises qui assurent une sécurité parfaite dans les sites de la CAN et à Cabinda. Il n’y aura aucun problème de ce point de vue. Maintenant, pour répondre à votre question, il est clair que nous avons discuté avec les joueurs, nous leur avons expliqué la situation à Cabinda. Sur place, il y a tout un village de la CAN et un stade parfait. Je pense que nous pouvons partir tranquilles à la CAN.

Justement, quand l’EN compte-t-elle s’y rendre ?
Deux jours avant la date de la rencontre, c’est-à-dire vendredi prochain. J’estime que c’est amplement suffisant pour préparer un tel rendez-vous.
 
Un voyage qui nous mènera peut-être en demi-finale ?
Quel que soit notre adversaire (entretien réalisé à la fin du match contre l’Angola, NDLR), l’Algérie jouera pour se qualifier. Nous ne craignons aucune équipe.

Cinq joueurs algériens ont écopé d’un avertissement lors du premier tour. Confirmez-vous l’information que ces cartons seront effacés ?
Tout à fait. Les cartons reçus lors du premier tour sont effacés pour le second tour, conformément à la réglementation de la CAF. Les compteurs sont donc remis à zéro et nos joueurs vont donc jouer sans crainte.

En revanche, pour Bezzaz, c’est la fin de la CAN ?
Oui, hélas, après avoir perdu Gaouaoui à qui je souhaite un prompt rétablissement, nous sommes obligés de libérer Bezzaz, victime d’une déchirure derrière le genou. Il va rejoindre son club à Strasbourg pour se soigner. J’espère qu’il reviendra vite à la compétition.

Source: Liberté - Edition du 20 janvier 2010