L'un des pères fondateurs du rap en Algérie a demandé le refuge politique au Canada. Le rappeur Solo, originaire de Mostaganem, fondateur du groupe Rap All Style en 1995, a fui son pays il y a de cela trois ans lorsqu'on a tenté de l'assassiner à l’arme blanche. En dépit de sa plainte, ces deux agresseurs n'ont jamais été poursuivis, affirme le rappeur qui accuse les services de sécurité de mettre sa vie en danger.
"Je crains pour la sécurité de ma famille que j'ai laissée derrière moi en Algérie", a confié le rappeur Solo à elwatan.com. Notre interlocuteur qui réside en ce moment à Montréal croit savoir que ces textes et ses chansons "politiquement incorrectes" ont déplu à pas mal de personnes bien placées en Algérie.
Avec des mots crus et dans un langage populaire, Solo parle ouvertement dans ses chanons de "Hogra", de "mafia politico-militaire" et appelle carrèment à la révolte contre un "régime de voleurs", explique-t-il. Pour cet enfant des quartiers pauvres de Mostaganem, le rap est d'abord un recueil de témoignages sur la mal-vie des Algériens et les injustices auxquelles ils sont confrontés.
Cette rage au coeur, Solo l'acquise des l’âge de 15 ans lorsqu'il se lance en 1994 dans le Rap. Il a eu, d'ailleurs, son premier passage en France (Marseille) avec le rappeur Karim dit "le roi ".
Il a sorti son premier album en Algérie (Edition La Colombe 2001) après 07 ans sur scène. Cependant, blessé par une balle pendant les années du terrorisme, il a préféré partir à l'étranger pour se perfectionner.
Et c'est à ce moment-là que son deuxième album est sorti en Tunisie (Phonie International Music 2004). Mais cet album ne tardera pas à lui procurer de nombreux problèmes avec les autorités de Ben Ali à cause, notamment, du contenu politique de ces textes. A l'époque, les autorités Tunisiennes n'avaient guère apprécié que ce rappeur audacieux organise des soirées pour les jeunes.
Désormais, Solo a sorti un dernier opus qu’il a édité au Canada. Dans cet album qui s'apprête à être diffusé mondialement, le rappeur algérien parle crûment de ces jeunes Algériens en proie à une très grande désillusion. Aujourd'hui, son seul souhait, c'est de pouvoir chanter ses textes engagés dans son propre pays sans recevoir des menaces de mort.
Source: El Watan
