Les Maghrébins sont plus nombreux que jamais à Montréal. Entre 2001 et 2006, Algériens, Marocains et Tunisiens ont représenté plus de 18 % des nouveaux immigrants. Avec eux, un riche héritage social, gastronomique et linguistique.

En ce dernier samedi de septembre, une ambiance festive s’empare du quartier Saint-Michel. À tendre l’oreille, on intercepte tantôt des bribes d’arabe, tantôt de français. « Venez goûter à mes bonnes sardines grillées ! », lance un jeune restaurateur aux passants sur le trottoir. Les arômes de ses plats, comme ceux des merguez et autres viandes grillées, se fraient un chemin à travers une foule composée de femmes voilées, d’hommes, d’enfants et de curieux. Cette effervescence est celle du souk, le marché public annuel du Petit Maghreb, nouveau-né des quartiers ethniques de Montréal situé sur la rue Jean- Talon dans Saint-Michel.

Boucheries halal, épiceries truffées de couscous, d’épices, de dattes et d’huile d’olive, boulangeries-pâtisseries aux étals garnis de baklavas et autres sucreries, sans oublier les nombreux salons de thé. « Le nombre de commerces maghrébins a vraiment explosé ici en l’espace de deux ou trois ans », remarque Smain Chaouchi, lui-même Algérien et propriétaire de la pâtisserie Les Trésors sucrés. Son employée, Lila Benkada, voit cette abondance d’un bon oeil. « Maintenant, je peux dire aux gens qui veulent essayer la nourriture arabe de venir sur la rue Jean- Talon Est. » L’endroit pourrait donc devenir une référence en la matière, au même titre que le quartier chinois pour les produits asiatiques.

Expérience culturelle pour les Québécois

Le souk, qui en était à sa deuxième édition cette année, se veut une manière de souligner cette vitalité. Spectacles, musique et vendeurs d’objets du Maghreb viennent s’ajouter à la nourriture pour favoriser l’authenticité de l’évènement. Parmi les visiteurs, peu de Québécois, mais ceux qui y passent semblent apprécier l’expérience. Hélène Blanchet, une résidente de Saint-Michel, croit que la nouvelle vocation du quartier « donne une vie familiale beaucoup plus intense au quartier, les commerces sont revitalisés  ».

Fort du succès du souk, M. Abdelghani Dades, membre du comité exécutif de l’Association Petit Maghreb affirme que « c’est la 2e édition, et ce ne sera pas la dernière ». Plusieurs évènements pourraient venir s’ajouter au souk au cours des prochaines années. Expositions artistiques et culturelles, conférences sur l’histoire et la culture, débats sur la participation civique et la citoyenneté, autant d’idées pour promouvoir le Petit Maghreb.


Source: http://quartierlibre.ca/Sardines-baklavas-et-darboukas