Le 20 Août 1953, le colonisateur français a mis son protégé Mohamed Ibn Arafa sur la trône du Maroc en remplacement du sultan légitime Mohamed ben youssef, qui refusait d'abdiquer. Celui-ci fut banni en Corse puis à Madagascar avec toute sa famille.

Le crime de Mohamed V, aux yeux des français, était de s'être allié avec les nationalistes marocains pour réclamer l'indépendance du pays. Le bannissement du roi nationaliste sonnait le glas de la présence française au Maroc.

Pendant ce temps, en Algerie voisine, les préparatifs pour le déclenchement de la révolution de Novembre battaient leur plein. Le jour fatidique du début du soulèvement était décidé par ceux qui allaient mener le peuple algérien à prendre son destin en main. Le colonisateur ne s'attendait pas à un tel degré de révolte; il pensait, aveuglement, que le peuple avait perdu son âme et qu'il était incapable de mettre un terme à l'humiliation dont il était victime. Une humiliation doublée de vexations et privations sans bornes.
 
Le Ministre de l'Intérieur de l'époque a vilipendé l'insurrection du 1er Novembre en affirmant que la seule réponse appropriée à la révolte des algériens était la guerre. Celà prouvait toute la haine et le mépris qu'avait l'autorité coloniale envers une population meurtrie, fatiguée du sort inhumain qui lui était réservé par le pays qui se réclamait, faussement, des principes de droit et de liberté.
 
Le 20 Août 1955, le soulèvement du Nord constantinois allait accélérer la cadence de la révolution algérienne en mettant à mal la force guerrière meurtrière de la France. Ce jour fut choisi par solidarité avec le peuple marocain et son roi Mohamed V, exilé de force le même jour de l'année 1953.

Les opérations militaires d'envergure menées par l'Armée Nationale de Libération (ALN) ont contraint les français à mobiliser plus de moyens matériels et humains. Il fallait coûte que coûte casser cette machine révolutionnaire.
Le 16 Novembre 1955, le roi Mohamed V retourna triomphalement au Maroc. Le droit d'un peuple a vaincu.
 
Sur le tard, la France a compris que les peuples Algérien, Marocain et Tunisien ne font qu'un. Cette réalité a été réaffirmée dans la plate forme du Congres de la Soummam tenu le 20 Août 1956. Celui-ci a scellé dans le socle de l'histoire que "les trois peuples du Maghreb ont manifesté à leur tour leur volonté et leur capacité de prendre leurs places dans le concert des nations libres".

Les Moudjahidines algériens ont trouvé un soutien important de la part de leurs frères marocains et tunisiens. Cette symbiose a libéré les peuples du Maghreb du joug colonial hideux.
 
Il est grand temps que nos pays respectifs mettent toutes leurs énergies pour faire avancer l'idéal maghrébin. Le Grand Maghreb des peuples est une ambition impérieuse. Le Maghreb Uni serait être un affront aux puissances spoliatrices de nos richesses. Un Maghreb unifié pourrait devenir une nouvelle Chine, et pourquoi pas?.
 
Il y a trente ans, personne ne pariait un kopeck sur le destin du pays de Mao tsé Toung; par contre, moi je parie sur la grandeur d'âme des peuples du Maghreb, celle de se relever et constamment s'affirmer pour ne jamais plier.