Le diplomate vient d’être nommé ambassadeur plénipotentiaire de la République algérienne à Washington en remplacement de Lamine Kherbi, a-t-on appris de sources sûres. Cette nomination intervient quelques mois après la signature de son décret par le président Bouteflika le désignant en tant qu’ambassadeur conseiller au ministère des Affaires étrangères, chargé d’un dossier du Sahara occidental.
Baâli, qui avait occupé le poste de représentant de l’Algérie aux Nations unies à New York pendant plusieurs années, a été rappelé en 2006 pour prendre en charge des dossiers d’importance nationale par l’ancien ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Bedjaoui. Selon les mêmes sources, la nomination d’Abdallah Baâli à Washington était prévue à la veille du dernier changement du gouvernement dans un scénario ou Kherbi devait occuper la fonction de ministre du Commerce et Mohamed Salah Dembri, actuellement ambassadeur en Grande-Bretagne devait succéder à Mourad Medelci au MAE. Selon les mêmes sources, la nomination de Baâli devait intervenir après l’élection du président américain en novembre prochain, mais l’Algérie a accéléré la procédure en raison de la désignation par le département d’État US du successeur de Robert S. Ford. Il faut dire qu’Abdallah Baâli a occupé d’importantes fonctions aux Nations unies et défendu les positions de l’Algérie au moment où le pays subissait de plein fouet un embargo d’une communauté internationale qui n’hésitait pas à assimiler les égorgeurs de bébés en groupes d’opposition armée. Ce diplomate de 52 ans, natif de Guelma, qui a fait ses preuves au cours de cette période noire qu’a vécue le pays, a participé à la gestion de la mission du panel onusien dirigé en 1997 par l’ancien président portugais Suarès. Cette mission envoyée en Algérie pour “recueillir des informations sur la situation sécuritaire” au moment où le GIA massacrait des dizaines, voire des centaines d’Algériens dans les villages, avait permis à la communauté internationale de comprendre le combat de la société civile algérienne contre l’islamisme politique et le terrorisme. Dans ce cadre, des diplomates de la trempe de Baâli, Attaf, Dembri, Brahimi, Lamamra, Bessaïeh, Messahel et Bedjaoui ont largement porté le message de l’Algérie pendant les années rouges et fait barrage à toutes les tentatives des partisans du “Qui tue qui ?” pour que la République demeure debout.
M. Baâli s’est également illustré par son activité contre la campagne de désinformation et de manipulation des diplomates marocains concernant le projet d’autonomie du Sahara occidental, occupé par l’armée royale depuis 1975. M. Baâli a le triomphe modeste, mais ne cache pas les difficultés qu’il a dû surmonter, notamment dans la gestion du dossier encore plus complexe. À l’exemple de sa présidence du comité de révision du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en 2000, période à l’issue de laquelle il a pu obtenir l’engagement des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité à détruire leurs arsenaux nucléaires, soit 35 000 ogives. En plus, il était même parvenu à dégager un consensus sur l’interdiction de la production de toute matière fissile sur une réduction sensible des armes tactiques et sur un contrôle international des arsenaux nucléaires. Ce qui lui valu les chaudes félicitations de l’ancien SG de l’ONU M. Kofi Annan. “Il n'allait pas de soi d'apaiser les inquiétudes arabes concernant le potentiel nucléaire israélien, tout en donnant satisfaction aux États-Unis qui veulent absolument imposer à l'Irak, avant son invasion, un contrôle permanent de ses installations civiles et militaires, par l'intermédiaire de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).” Pour M. Baâli, il est tout à fait clair que dans ce genre de conférences, rien n'est agréé si tout ne l'est pas en bloc. À travers ses expériences, le diplomate a acquis un profil qui a fait de lui un personnage incontournable de la diplomatie algérienne.