MONTRÉAL – Une vingtaine de membres de la communauté tunisienne de Montréal se sont regroupés lundi matin devant les portes de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié qui devait entendre Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

Réfugié au Canada avec sa famille depuis la chute du régime de Ben Ali en janvier 2011, M. Trabelsi faisait appel de la révocation de son statut de résident permanent.

En effet, le gouvernement canadien lui reproche de ne pas avoir résidé au moins deux ans au Canada au cours de ses cinq années de résidence permanente, comme le prévoit la loi.

Devant défendre son cas, M. Trabelsi ne s'est pas présenté devant la Commission. Ses avocats ont invoqué des questions de sécurité pour justifier son absence à l'audience.

« C'est un mauvais prétexte, le peuple tunisien n'est pas agressif, s'est exclamé Fourati Rakia, présente devant la salle d'audience. Nous laissons la justice canadienne suivre son cours, mais nous souhaitons qu'en attendant une décision, les avoirs de M. Trabelsi au Canada soient gelés.»

« Nous voulons que le gouvernement canadien entende nos appels en faveur d'une extradition de M. Ben Ali vers la Tunisie, où il doit être jugé comme toute personne ayant volé le bien public », a ajouté Mourad Bendjenet, du Collectif Tunisien au Canada.

Les opposants ont également dénoncé le « double discours » de M. Trabelsi qui a publié une lettre d'excuse à son peuple, la semaine dernière, dans laquelle il se disait « rongé par le mal du pays » et prêt à retourner dans son pays « volontairement ».

« C'est absurde, il dit cela alors qu'aujourd'hui il refuse de nous faire face, a pointé M. Bendjenet. S'il rentre en Tunisie, il y aura plus d'une vingtaine de personnes qui l'attendront. »

La perspective d'une expulsion de M. Trabelsi n'est cependant pas imminente. Les délibérations quant à son appel ne sont pas attendues avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

De plus, une demande de statut de réfugié politique est en cours de traitement. Seul son refus pourrait contraindre M. Trabelsi et sa famille à partir. « C'est un dossier très complexe, mais on ne lâchera pas », a conclu M. Bendjenet.

Source: Canoe.CA