Un juge fédéral de Washington a estimé que la détention d'Abdul Razak Ali, un Algérien de 40 ans enfermé à Guantanamo depuis plus de huit ans, était justifiée, dans une décision rendue mardi, jour du 9e anniversaire de l'ouverture de la prison américaine à Cuba.

Un juge fédéral de Washington a estimé que la détention d'Abdul Razak Ali, un Algérien de 40 ans enfermé à Guantanamo depuis plus de huit ans, était justifiée, dans une décision rendue mardi, jour du 9e anniversaire de l'ouverture de la prison américaine à Cuba.

Le juge Richard Leon, nommé par George W. Bush, explique dans sa décision que "le ministère public a présenté plus de preuves que nécessaire pour conclure que le plaignant faisait partie des troupes qu'Abu Zubaydah", que les Etats-Unis considèrent comme un adjoint d'Oussama ben Laden.

Abdul Razak Ali a été arrêté par les forces pakistanaises en mars 2002 dans une maison de Faisalabad, au Pakistan, en même temps qu'Abu Zubaydah et ses lieutenants. Les Américains estiment que ce dernier tentait de reconstituer des forces suffisantes pour combattre les troupes alliées en Afghanistan.

Selon l'administration américaine, parmi les occupants de la maison se trouvaient des professeurs de mécanique, de maniement d'armes légères et d'anglais, ainsi que des spécialistes des circuits électriques.

M. Razak Ali nie avoir jamais été en Afghanistan et assure que s'il était dans la maison au moment de son arrestation, il ne faisait pas partie des forces armées d'Abu Zubaydah.

"Il est de bon sens d'envisager qu'un chef terroriste comme Abu Zubaydah n'aurait pas toléré la présence d'un étranger inconnu dans une petite maison de deux étages pendant deux semaines, où il se trouvait en compagnie d'une dizaine de ses lieutenants", argumente le juge Leon.

Abdul Razak Ali est le 20e détenu de Guantanamo à perdre son recours devant un tribunal fédéral, selon les chiffres publiés mardi par Human Rights First, tandis que 38 ont été reconnus innocents.

A l'issue d'une longue bataille judiciaire, la Cour suprême a autorisé en juin 2008 les prisonniers de Guantanamo à contester leur détention au civil devant les juges fédéraux de Washington. Certains ont été relâchés à l'issue du jugement, d'autres demeurent en prison, soit faute d'un pays pour les accueillir, soit parce que l'administration a contesté leur libération en appel.

Il reste aujourd'hui 173 détenus à Guantanamo, dont trois seulement ont fait l'objet d'une condamnation à l'issue d'un procès pénal.

AFP - le 11 janvier 2011, 23h18