Vivre au Canada est devenu le rêve des milliers de personnes à travers le monde. Un pays des droits de la personne. Un pays où les femmes et les enfants s'épanouissent à l'abri de tous les abus ...enfin presque...

 Les Algériens quant à eux n'ont commencé à rêver de vivre ou de vivoter ailleurs que depuis le début des massacres perpétrés contre les civils et les cadres.

Depuis 1991 à nos jours, le drame algérien a fait plus de 200 000 morts. Hommes, femmes et enfants. Mêmes les fœtus n'ont pas été épargnés par la cruauté des criminels. Vu la citoyenne chaotique qui sévissait en Algérie, un Moratoire contre la déportation des ressortissants algériens a été décrété par les autorités canadiennes depuis 1997.

Un Moratoire qui vient d'être levé depuis le mois d'avril 2002 jugeant que ces mêmes ressortissant ne courent aucun risque en Algérie maintenant. Les autorités canadiennes estiment que la situation sécuritaire s'est nettement améliorée en Algérie. Le drame des familles et personnes sans papiers a commencé à prendre de l'ampleur. Le refus d'une famille algérienne de quitter le sol canadien ces jours-ci a suscité beaucoup de réactions.

Parmi les Québécois qui ont toujours soutenu la communauté algérienne et les sans-papiers, le réalisateur Denis Chouinard. Il a réalisé un film qui traite de l'immigration algérienne au Canada.

Avec la situation actuelle des sans-papiers algériens , on ne peut que revenir encore une fois à ce film. Il est déjà difficle de se faire une place quand on a ses papiers alors que dire d'un étranger sans papiers et sans statut ? Sutout quand il vient d'Algérie ou d'Afghanistan...Le 11 septembre continue à faire des victime un peu partout dans le monde surtout en Amérique du Nord...

''Une chance que nous, nous avons des papiers maman'' voilà la réaction d'une enfant de huit ans d'origine algérienne à la fin du film de Denis Chouinard '' L'ange de goudron''. L'ange de Goudron est un film qui traite d'une famille immigrante d'origine algérienne au Québec. Comme on pourrait le deviner d'emblée, le film commence par une vue panoramique dans une mosquée de Montréal pour enchaîner avec un match de soccer ( football), cher aux Algériens et aux pays du sud. Les personnages principaux le père, le fils Hafid et sa copine québécoise Huguette.

Le père rêve d'obtenir sa citoyenneté canadienne pour assurer un avenir meilleur à ses deux enfants et au troisième qui s,en vient. Sa femme est enceinte. Mais ses projets seront vite embrouillés par l'activisme de son fils Hafid. Ce dernier quant à lui rêve d'une société idéale, juste ou chaque individu aura sa place au soleil. Il n'a pas hésité à intégrer un groupe d'activistes québécois ''Crisco'' ou les amis de la crise pour dénoncer certaines politiques de la gestion de la cité.

La famille n'est pas au courant de la vie parallèle de son fils. Le choc a atteint son comble quand le père découvre le côté caché de son fils dans le télé journal de Radio-Canada. Hafid est ''impliqué dans des activités terroristes'', avait déduit la famille. Les rêves s'estompent et la citoyenneté devient tributaire de la suite des événements. Affolé, le père tente de faire parler sa fille : ''Il faut que tu parles, ton frère est un danger''. La sœur de Hafid cède sous la menace de son père et révèle alors que son frère a une relation amoureuse avec une jeune fille québécoise Huguette aux allures anticonformistes. Encore un autre choc pour le père qui s'attendait à ce que son fils épouse un jour une Algérienne comme lui : « Mais Papa, nous ne sommes pas à Alger ! » arrive à répliquer difficilement la fille, terrorisée par la colère de son père et la passivité de sa mère. Hafid s'occupe d'autres choses que les études d'informatique au CEGEP. Bref, tout est claire maintenant et le cauchemar commence pour la famille Kasmi. Parallèlement, le dossier de la citoyenneté manquait de pièces. Les autorités fédérales leur exigent de leur fournir un casier judiciaire d'Alger. Le père perd son travail et se lance à la recherche de son fils en compagnie de sa copine qu'il ne porte pas du tout dans son cœur.

Le père découvre que la blonde ( copine ) de son fils a du caractère et à travers elle, il découvre la société québécoise et surtout le monde caché de son propre fils Hafid. « M. Kasmi, ton chez nous n'est pas celui de Hafid » souligne Huguette. Le père et le fils se retrouvent enfin. La confrontation est l'un des plus fort moment du film. Le père blâme Hafid de perturber les projets de la famille et tous les sacrifices consentis pour leur offrir une vie meilleure loin du Bled. Hafid dresse un tableau noir de son père avec une voix écorchée par les larmes : « Avec notre action, nous allons libérer des centaine de réfugiés Papa. Il y a même des gens de chez nous. En Algérie tu as peur des barbues, ici du gouvernement. Je décroche ! Basta ! ». Dans son for intérieur Hadid réalise enfin à quel point il a fait mal à son père et dira à sa copine Huguette : « J'ai l'impression de l'avoir tué. Plus rien ne pourra s'arranger ».

Hafid et son groupe réussisse à détruire, à l'aéroport fédéral, la liste des personnes destinées à l'expulsion du territoire canadien. Les services fédéraux l'ont abattu par des coups de pieds haineux. Hafid meurt. La famille Kasmi obtient la citoyenneté canadienne mais perd son fils. L'intégration s'est faite dans la douleur mais le sentiment d'appartenance à la nouvelle patrie est devenue plus fort que jamais : « Hafid mon fils…la place d'un homme dans la société est celle qu'il prend. À bientôt mon fils ».

Djamila Addar

Le long-métrage
Année : 2001
Genre : Drame
Durée : 1 :50
Langue orig. : Français
Pays : Canada
Réalisé par : Denis Chouinard
Écrit par : Denis Chouinard
Compagnie : Vivafilm
En vedette : Hiyam Abbas, Raymond Cloutier, Raba Aït Ouyahhia, Zinedine Soualem, Catherine Trudeau, Francis Papineau, Maude Guérin