On dit souvent que l’ignorance est la mère de la xénophobie. En effet, face aux différences, l’être humain panique et ce, peu importe son niveau d’éducation et d’instruction. Ses valeurs ancestrales prennent souvent le dessus sur les valeurs des autres. Alors, il développe une sorte de carapace qui ferme toutes les portes d’ouverture à l’Autre. Et, souvent, certaines instituions étatiques jouent sur et avec cette peur pour incomber à l’Intrus tous les malheurs que pourraient vivre leurs sociétés respectives. Dans ce registre justement, qu’en est-il du multiculturalisme canadien et plus particulièrement du multiculturalisme québécois?

Depuis quelques temps, tout le monde se questionne sur sa véritable place dans ce canada ou ce Québec pluriels. Des milliers de personnes de différentes origines et religions affluent au Canada et au Québec chaque année. Certaines ont fui les guerres. D’autres ont simplement choisi d’atterrir sur une terre de paix et de ‘’tolérance’’. Une sorte de contrat tacite est conclu entre elles et le pays d’accueil. Celui-ci a besoin de main-d’œuvre et de population. Celles-là ont besoin d’espace physique et moral pour vivre et respirer enfin l’air de la liberté. De prime abord, ce contrat est génial voire idéal. Mais voilà, le laxisme de certaines institutions et l’abus de certains immigrants de l’espace de liberté ont donné vie à une atmosphère de malaise pesant qui annonce un futur peu réjouissant pour ce pays de paix. En effet, la genèse de la formation de ce pays est basée sur les valeurs communes et les valeurs spécifiques consacrées en grande partie dans la charte des lois et libertés. Dans ce cas de figure, tout le monde trouve son compte et le pays fonctionnait bien et ce, malgré la question québécoise qui ‘’secoue’’ de temps en temps les fondements de la fédération canadienne.

Le laxisme des instituions du Canada.

Deux évènements ont provoqué le tollé et l’inquiétude non seulement auprès des Canadiens « de souche » mais aussi auprès des communautés culturelles. Il ya d’abord la décision de la cour suprême dans l’affaire du kirpan qui a dérouté tout le monde. En réalité, en dehors de ceux qui voient dans ce kirpan une valeur religieuse ou culturelle, le reste n’y voit que le spectre d’un couteau qui n’est autre qu’une arme blanche qu’on ne doit pas accepter ni tolérer au sein du système scolaire. Il ya ensuite cette histoire du tribunal islamique qui a failli voir le jour en Ontario si ce n’est l’opposition des personnes clairvoyantes qui voyaient un précédant dangereux pour le pays et pour la justice du pays. Comment peut-on admettre une « justice » parallèle dans un pays qui a consacré l’égalité entre les hommes et les femmes depuis longtemps? Il y a enfin cette tolérance de certains responsables qui ont décidé de fermer les yeux devant les « caprices » de certains immigrants qui ont osé dicter leurs lois aux institutions éducations et autres pour avoir leurs places spécifiques au sein de l’espace public.

L’arrogance de certains immigrants

Profitant des espaces de libertés qu’ils ont trouvées au Canada et au Québec, certains immigrants ont poussé le bouchon très loin. Certains, par frustration ou par peur de fondre dans la société d’accueil résistent à toutes les démarches d’intégrations instaurées par la société. Tout ce qu’ils négligeaient dans leurs pays d’origine devient par miracle important et fondamental au point de dérouter leurs propres enfants : « ne fais pas ça comme les Québécois; ne mange pas comme les Québécois; ne t’habille pas comme les Québécois; etc. ». Et puis quoi encore? Ils refusent d’admettre que ces enfants sont canadiens et québécois. Certains d’entre eux sont même nés au Québec. Pourquoi les étouffer de la sorte au point d’en faire des déséquilibrer notoires? Pour quoi venir au Canada ou au Québec si ces gens-là veulent vivre comme ils vivaient dans les pays qu’ils avaient quittés? D’autres, ils sont devenus le relais des idéologies extrémistes, notamment islamistes. Ils passent leur temps à chercher les failles dans les lois de la société d’accueil pour imposer des façons de faire qu’ils n’ont même pas pu imposer politiquement dans les pays qu’ils ont quittés. Ainsi, ils ont non seulement coupé les liens avec la société d’accueil mais ils osent même la culpabiliser de ne pas être sur le « droit chemin ». C’est-à-dire, le leur. Ce qui a provoqué d’un côté les inquiétudes de toutes sortes, fondées ou non fondées, auprès des Québécois. Ces derniers ont fini par mettre tous les immigrants dans le même « sac ».

La montée de ‘’l’extrême droite’’ au Québec.

Ce laxisme, ces inquiétudes et ces abus ont fini par donner naissance à la montée de « l’extrême droite » au Québec. On n’ose pas l’appeler ainsi mais c’est ce qui se passe en douceur pour le moment. Il suffit d’analyser les propos de Mario Dumont ou ceux de certaines personnes qui sont intervenus lors des forums de la commission Bouchard Taylor pour s’en convaincre. On a peur de l’Arabe. On a peur du Musulman. On a même peur des habitudes alimentaires de certaines communautés. Ce qui est encore plus choquant est d’entendre une femme d’Amérique latine dire aux Québécois que elle, elle a la même religion qu’eux mais les musulmans, elle ne partage rien avec eux! Les connait-elle les Musulmans? Même certains immigrants sont tombés dans le piège de l’extrême droite. Cette femme a tout d’un coup oublié pour quoi elle a quitté son pays d’origine. Pis encore, elle incite la société d’accueil à la préférer elle aux Arabes ou aux musulmans. Tout cela est pour faire passer cette fameuse pilule qui se trame dans certaines sphères pour réduire les Quotas d’immigrants provenant notamment d’Afrique du Nord et par la même occasion favoriser voire augmenter les quotas provenant notamment de l’Europe de l’Est. Les Latinos et les Européens ont la même religion que nous, diraient certains De-souches, donc, on aurait moins de problèmes d’intégration avec eux.

Une heure sur terre de radio Canada : le pouvoir des mots et des caricatures.

L’émission « Une heure sur terre » du 12 mars 2008, animée par Jean-François Lépine, a été consacrée à l’immigration. Des reportages pertinents ont été diffusés pour mettre l’accent sur la question du multiculturalisme en Europe et au Québec.
Le premier reportage de Gilles Gougeon a fait l’écho des tensions exacerbées qui rongent les Pays-Bas où les communautés marocaines et turques composent la majorité de l’immigration. En effet, dans ce pays réputé pour ses libertés individuelles et collectives, la donne a complètement changé depuis quelques années, notamment depuis l’assassinant du petit fils de Van Gogh. Ce dernier a réalisé un film dans lequel une musulmane a dénoncé les injustices que subissent les femmes musulmanes à cause de la religion. Un jeune Marocain a été choisi par des forces occultes pour assassiner le réalisateur. Ce qui a remis en cause la perception que les Hollandais se sont de l’immigrant et du musulman en particulier. Ce qui est encore plus grave est que cet immigrant a porté atteinte à la liberté d’expression qui est sacrée dans ce pays et pourrait être en partie responsable de la montée de l’extrême droite au pays. Le reportage nous montre enfin un Marocain très actif qui projette de quitter la Hollande parce qu’il estime que l’intolérance l’étouffe. D’un côté, on peut comprendre son désarroi s’il est bien intégré dans cette société, mais, d’un autre côté, certains membres de sa communauté ont abusé de l’espace de liberté qu’ils n’ont jamais pu avoir au Maroc. Ils sont même manipulés par des idéologies islamistes occultes qui tentent par tous les moyens de déstabiliser la planète comme ils ont déstabilisé leur pays d’origine.
Le deuxième reportage de Julie Perreault a mis l’accent sur l’intégration réussie à Rawdon dans Lanaudière où plusieurs communautés cohabitent sans histoire. Les autorités de la ville sont l’opposé de celles de Hérouville qui a déclaré la guerre à certaines catégories d’immigrants et qui sont à l’origine d’un débat de sourd qui ronge le Québec depuis quelques années sur l’immigration. Pas loin de Rawdon, une autre ville tente de suivre l’exemple en recrutant des travailleurs costaricains pour combler les postes que les Québécois ne peuvent pas faire ou ne veulent pas faire. Encore une fois, cette ombre du religieux prend le dessus dans la mesure où certains intervenants pensent que l’intégration de ces travailleurs costaricains se ferait facilement et mieux que celle des immigrants marocains ou musulmans. La question demeure donc d’actualité et le débat ne fait que commencer au Québec sur qui pourrait faire partie du ‘’Nous’’ et qui ne serait jamais parmi ‘’Nous’’.
Les deux invités, l'écrivain Neil Bissondath et le caricaturiste Serge Chapleau n’ont pas sous-estimé le phénomène mais sont persuadés que c’est une fine minorité qui manipule ces idées extrémistes et xénophobes, car, d’autres expériences ont prouvé que l’intégration au fils des ans est plus que possible au Québec. Ils estiment tous les deux que l’autocensure est à rejeter et que la force des mots ou des caricatures est non pas de susciter des drames mais plutôt des réflexions sur tel ou tel phénomène de société. L’écrivain rejette en bloc la censure tour en étant conscient de cette possibilité qu’on utilise ses propos pour d’autres fins. Le caricaturiste quant à lui, il s’est fait des limites pour exprimer d’une façon subtile ses opinions sur des questions sensibles pour éviter les dérapages qui pourraient même mener au bain de sang comme ça été le cas des caricatures sur le prophète Mohammed.

Mettre de l’eau dans son vin

Le Canada et le Québec sont des terres d’accueil et d’intégration. Il suffit que tout un chacun mette un peu du sien pour que la société fonctionne dans le respect des lois et de la justice pour tous. Les instituions doivent être plus fermes qu’elles ne le sont maintenant pour offrir aux enfants d’immigrants un espace de vie équilibré, quitte à utiliser des moyens draconiens pour les protéger de la tyrannie extrémistes de leurs parents. Cette catégorie d’immigrants à vie, ont tendance à reproduire des schémas révolus qui continuent à sévir dans leurs pays d’origine. Il suffit de sillonner les rues de Montréal pour le voir. Les cafés sont exclusivement réservés à la gent masculine, des tenues vestimentaires affichent avec arrogance leur appartenance culturelles ou religieuses dans l’espace public au point de se demander si on vit vraiment au Canada. Ils ont déformé le paysage du pays. Il est temps qu’ils apprennent que certaines choses se vivent en privé et qu’ils doivent respecter l’espace commun.

Bref, le Canada et à un degré plus poussé le Québec sont en plein cœur de grands questionnements sur l’avenir de leur société plurielle. Dans cet état des choses, tout le monde a sa part de responsabilité dans la construction d’une société équilibrée consciente de son identité et surtout de son devoir à donner son meilleur tout en travaillant dans le sens de contrer les dérapages d’où qu’ils viennent. L’ère de la « victimation » est révolue. Les pistes pour l’instauration d’une vie citoyenne responsable et saine sont sur la table. Ils est temps de retroussons les manches et de laisser de côté les archaïsmes qui ont fait fuir des milliers de personnes de leurs pays d’origine qui ne cessent de creuser le fond. C’est le seul moyen d’assurer un présent et un avenir meilleur pour les générations présentes et futures et pour le pays qui les a accueils.

Voir l'émission « UNE HEURE SUR TERRE »