Les amateurs de cérémonies n’ont pas le droit de dire qu’ils n’ont pas été bien servis lors de la septième édition de la nuit du Fennec d’Or 2010.  L’organisation de ce beau gala était merveilleusement bien soignée et surtout que nous avions eu plein la vue, deux semaines plutôt, les Oscars et Cannes.

 


Notre télévision nationale ne cesse d’évoluer!  On peut fièrement la comparer aux médias audiovisuels de haut niveau.

L’animatrice, habillée en fille du Sahara, invite le grand patron de la TV algérienne, Abdelkader Eulmi, à rejoindre le podium et procéder à l’ouverture et le lancement de la fête algérienne de la nuit du Fennec d’Or.

Dans un éloquent discours bien structuré, il relate qu’il a suivi, comme partout dans le monde, la 82ème soirée des remises de la prestigieuse Oscar Academy Awards.  Il rappelle tout de suite l’audimat, que le Théâtre National Algérien « Mahieddine Bachtarzi », fête le septième art à sa septième saison en ce sept mars.

Il faut être bien naïf pour ne pas croire à la superstition.  À croire Voltaire, le peuple le moins superstitieux est toujours le plus tolérant. L’auditoire a viré fou de rire et un applaudissement ovationné à suivi cette allocution.  Le sourire en coin du secrétaire d’État de la communication, Azzedine Mihoubi, a bien été perçu. Nous avons bien compris, qu’il était si fier de son dauphin.

Madame Toumi, dans un arabe classique bien soigné, consciencieux et raffiné,  utilisant de la prose et des vers d’Al Mutanabbi, flattait la cuvée 2010. Elle regagne sa place et obtient un applaudissement digne da sa prestation.  Le déroulement de la soirée se poursuit et les statuettes plaquées en or se distribuaient comme des petits pains chauds.

La caméra n’a pas cessé de parcourir, en des travellings répétés et exagérés, le somptueux théâtre et fixer de temps à autre les personnalités invitées.  À notre grande surprise, le réalisateur de Bin el Barah wel Youm était là, bien là et assis à l’endroit qui lui a été réservé. Entouré de son équipe, ils étaient tous habillés magnifiquement en smoking pour les gars et en  robes splendides pour les femmes.

Toutes les catégories ont été nommées. Notre beau feuilleton n’a pas été nominé à aucune catégorie.  Non, il y a comme une maldonne! Ce n’est pas possible et si c’est une farce, alors là, elle est vraiment de mauvais goût, à l’image de cette fichue émission de la caméra cachée qui, rappelez vous, ne faisait vraiment rire personne. Non, il doit bien y avoir une erreur quelque part?  Au moins une! Une distinction. Image, son ou dialogue? Ce n’est pas possible.  Tout a été raflé par le sitcom, Djemaï Family, Caméra cachée, Khatiny, le feuilleton, Darna Lakbira et la téléréalité, Caméra Chorba.

Le directeur remonte une deuxième fois sur l’estrade, sort un papier de sa poche et commence son allocution.  « Depuis le temps où l’Algérie a pris en main sa destinée, elle n’a pas arrêté de progresser et de se mesurer aux grands.  Citons comme exemple, les progrès dans le domaine de l’infrastructure, la science, les sports et bien sur, la culture.  Notre pays, peuple et gouvernement (chaäbane wa houkoumaten), ne tolère en aucun cas, un espace ou une place à la médiocrité.  Notre télévision est la propriété de tout le monde.  Elle n’est pas l’exclusivité  de l’un ou de l’autre.  Elle est l’héritage patrimonial laissé par le un million et demi de martyrs.  (El majd wal khouloud li Chouhadaina el Abrar) ».

Il annonce qu’à  cet effet, la direction des cérémonies de la Nuit du Fennec d’Or a décidé de créer une catégorie de nomination pour toute production ratée, nulle ou échouée. 
Il poursuit dans la foulée de son annonce que la réalisation attirant l’attention du jury est nulle d’autre que le feuilleton arrivant du pays de Samuel de Champlain.

On a observé la caméra qui s’est braquée sur le réalisateur où on a remarqué l’ensemble des pseudos acteurs la tête baissée. Ensuite, le feuilleton a raflé toute l’indignité, l’humiliation et la flétrissure morale.  Comme récompense, des statuettes en zinc rouillé.

Le directeur précise un élément important et met en garde les présents à ne pas pointer du doit l’entreprise de la télévision étatique. Il explique dans son intervention que le blâme est mis sur le dos du comité d’évaluation appartenant à l’ancienne administration. Il renchérit que le film ait reçu l’approbation de diffusion et qu’il était trop tard de faire marche arrière.

Voici ce qui a été dit à propos du mensonge :

Samuel Butler, l’écrivain britannique de la Satire, le roman utopique Erewhon, a écrit dans ses notes ;  N'importe quel sot peut dire la vérité, mais il faut qu'un homme soit un peu sensé pour savoir bien mentir.

Alors qu’Albert Camus, dans La Chute, il l’interpelle en l’opposant à la vérité; La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur.


Houari weldmaraval - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.