Robert W. Peck a indiqué hier que l’Algérie est un pays qui a beaucoup avancé dans divers domaines, et c’est là l’image qu’il s’efforcera de déployer à son retour dans son pays en vue d’inciter les opérateurs économiques à prospecter de nouveaux secteurs de coopération et à venir investir en Algérie.

Lors de son passage devant le forum d’El Moudjahid, l’ambassadeur du Canada à Alger a affirmé : «Je vais tenter de passer le message auprès des entreprises canadiennes qu’il y a des choses à faire en Algérie», tout en précisant qu’un travail de moyen et long terme reste à fournir pour améliorer l’image de l’Algérie dans son pays, et vice versa.

Robert W. Peck, a dit qu’il y a une volonté de la part des autorités canadiennes de faire avancer le dossier relatif à l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre Alger et Montréal, en exprimant le souhait que la conclusion d’un tel accord soit annoncée durant son mandat. Selon lui, le changement du contexte avec notamment le retour des compagnies étrangères telles que Lufthansa et l’amélioration des conditions de sécurité, et avec la construction d’un nouvel aéroport à Alger, a plaidé en faveur de la possibilité de rouvrir ce dossier. Il appuiera ses dires par un autre constat, consistant en l’amélioration de la situation sécuritaire. D’ailleurs, l’ambassadeur note que, durant l’année dernière, pour la première fois en dix ans, il y a eu des diplomates avec leurs épouses. Aussi, il dira que son pays n’a pas déconseillé à ses ressortissants de voyager en Algérie, mais mis en garde contre le voyage en dehors des grandes villes. En conséquence : des dispositions sont prises pour améliorer les délais de traitement des demandes, par le doublement des guichets à Paris, même si la décision est prise à Paris. En dehors des retards dans le traitement des dossiers par le Québec, le délai normal est de 6 à 9 mois, dira l’ambassadeur canadien. En abordant le chapitre de la coopération bilatérale, M. Peck, a fait état du domaine du déminage et de la lutte contre les mines antipersonnel, dont il s’est saisi, pour affirmer que «le Canada applaudit à tous les efforts fournis par l’Algérie, et pour la mise en œuvre de la convention d’Ottawa», en soulignant la volonté politique de résoudre ce problème. Ce faisant, l’ambassadeur a indiqué que le Canada a fourni des équipements (bottes, casques…) pour le déminage, et qu’une équipe viendra du Canada pour former des unités de l’ANP aux techniques de déminage. Aussi, M. Peck dira qu’au regard du travail accompli, l’Algérie fait figure de modèle à suivre sur le continent africain. En définitive «nous sommes engagés pour aider l’Algérie», dira Robert W. Peck. Voilà qui résume une allocution de l’ambassadeur, qui fera une longue rétrospective des relations entre les deux pays, indiquant que le Canada assure une aide au développement à l’Algérie depuis 1971 et que son pays, qui entretient des relations diplomatiques avec l’Algérie depuis son accession à l’indépendance en 1962, met à son actif une présence ininterrompue durant la crise. Une présence qu’il illustrera tout au début de sa conférence par un film historique de René Leclerc, un journaliste de radio Canada.

Après un aperçu donné sur l’énoncé de politique internationale de son pays, l’ambassadeur a planché sur les questions de développement économique, en indiquant que l’Algérie est le premier partenaire économique du Canada en Afrique et au Moyen-Orient, avec des échanges de plus de 2,7 milliards de dollars en 2003, dont 350 millions de dollars en exportations et 2,4 milliards de dollars en importations. Mis à part les hydrocarbures qu’il importe d’Algérie, et le blé et le papier journal et les constructions en préfabriqués qu’il exporte vers l’Algérie, le Canada a recensé nombre de secteurs prioritaires pour sa coopération avec l’Algérie, dont les transports, les télécoms et les nouvelles technologies, la formation et l’éducation (les deux pays sont sur le point de signer un accord dans ce sens) et les grands travaux. Pour mieux cerner cette coopération, relevons que le Canada a développé des relations de coopération avec l’Algérie depuis 1964 et, à ce titre, l’Agence canadienne de développement international (ACDI) a décaissé plus de 155 millions de dollars canadiens en subventions et en prêts à des conditions libérales depuis cette période. Le programme bilatéral comprend actuellement deux volets : un programme d’appui aux réformes visant au développement du secteur privé et un projet d’appui à la formation professionnelle. Par ailleurs, l’ambassade du Canada à Alger administre le Fonds canadien d’initiatives locales, qui permet d’appuyer un certain nombre de projets lancés par des organisations locales et le Fonds d’appui à la société civile, qui vise à appuyer les associations et organisations œuvrant pour la protection et la promotion des droits de la personne. Quant au programme de coopération industrielle de l’ACDI, il a versé plus de 7 millions de dollars canadiens depuis 1982-1983 en appui à différents projets de partenariats privés.

Le Canada, et particulièrement le Québec, compte 50 000 émigrés algériens établis dans la grande région de Montréal.

Source: http://www.latribune-online.com/3010/politique.htm