L’ouverture d’une ligne aérienne entre Alger et Washington est encore au stade de projet, rappelle Hamid Temmar, conseiller économique à la présidence de la République, en marge des travaux de la deuxième session du conseil algéro-américain sur le commerce et l’investissement (TIFA), clos hier dans la capitale fédérale. Les deux pays la souhaitent depuis longtemps, dans de nouvelles perspectives économiques. Elle est destinée au transport et des voyageurs et des marchandises. Si une telle ligne est concrétisée, elle est à même d’encourager davantage le flux des investissements, surtout que les Américains projettent de donner de la consistance à la zone de libre-échange en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Une perspective dans laquelle ils souhaitent parvenir à un accord de libre-échange avec l’Algérie analogue à celui conclu avec le Maroc, la Jordanie et le Bahreïn, entre autres pays. Les Etats-Unis estiment que le TIFA y trace la voie. Et ils ont réitéré la volonté de préparer les différentes étapes qui doivent y mener. La dernière réunion du TIFA à Washington a affirmé la bonne conduite des relations entre l’Algérie et les Etats-Unis. Le conseiller économique à la présidence de la République, cité par l’APS, en fait une évaluation : cette deuxième session de la TIFA a, sans aucun doute, renforcé davantage les relations économiques entre les deux pays. D’une manière plus précise, il a porté sur les investissements, les relations commerciales et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Hamid Temmar rapporte que, pour ce qui est du premier point, les Etats-Unis ont clarifié leur position sur leurs intentions quant aux relations qu’ils veulent tenir avec l’Algérie et pour lesquelles la partie algérienne leur a fourni toutes les explications sur les conditions de mise en œuvre des investissements. Les investissements américains étant concentrés notamment dans le secteur des hydrocarbures, l’Algérie a exprimé le souhait que les firmes américaines soient beaucoup plus actives dans les autres secteurs dans le cadre de l’investissement direct et qu’il y ait une participation plus significative dans la mise en œuvre du nouveau programme d’investissements publics que l’Algérie envisage d’engager sur la période 2005-2009. Dans ce cadre, un nouveau modèle d’accord a été présenté par la partie américaine à la délégation algérienne qui a accepté de le considérer dans le but d’accélérer l’investissement direct américain dans les secteurs hors hydrocarbures. La partie algérienne a été rassurée par les partenaires américains que les Etats-Unis veulent renforcer leurs relations économiques avec l’Algérie. Sur la question OMC, l’ordre du jour de cette rencontre de la TIFA a réservé une journée entière de discussions au dossier de l’entrée de l’Algérie dans cette organisation mondiale. La disponibilité de la partie américaine et les informations qui leur ont été fournies sur la stratégie de développement de l’Algérie et des mutations engagées en vue d’accélérer le système commercial national ont permis d’aboutir à un rapprochement des points de vue sur le dossier, fait constater Hamid Temar. Celui-ci ajoute par ailleurs que le TIFA a réaffirmé que «l’Algérie et les Etats-Unis sont liés par des relations exceptionnelles et amicales et forment des partenaires importants l’un pour l’autre». La délégation algérienne à Washington était composée de près d’une trentaine de représentants de douze ministères et d’institutions économiques algériennes dont la Banque d’Algérie, les douanes, l’Agence nationale de développement des investissements (ANDI), l’Office national des droits d’auteur (ONDA) et l’Institut national de la propriété intellectuelle (INAPI). Les sessions de la TIFA se tiennent tous les deux ans, alternativement entre Alger et Washington. Dans le panorama des échanges, l’Algérie se classe au 33e rang des fournisseurs des Etats-Unis dans le monde et au deuxième rang des fournisseurs de ce pays au niveau du Monde arabe, derrière l’Arabie saoudite. Les échanges commerciaux en 2003 ont été de 5,2 milliards de dollars, dont 4,7 milliards de dollars d’exportations algériennes composées essentiellement de produits d’hydrocarbures, et 500 millions de dollars d’exportations américaines.