Eh oui, il faut bien se rendre à l’évidence et tant mieux. Nous avons des enfants qui grandissent et qui nous regardent dubitativement. Grand est leur étonnement de voir leurs ainés s’engluer dans un questionnement existentiel quant à notre présence en terre canadienne.

La valse d’argumentaires aussi prolifiques que contradictoires, a mis à mal l’espérance de voir naitre une dynamique d’intégration prometteuse. Mettre à l’index la nouvelle génération, représentée par nos filles et garçons, sera notre plus énorme maladresse. Peut-être que leur jugement, moins partisan, sera le fil conducteur d’une réussite à fond la caisse.

 

Se complaire dans une certitude d’avoir raison, est la pire chose qui puisse arriver à une nation ou à une personne. Se refermer sur soi-même, est l’erreur en excellence. Le cordon ombilical doit être coupé pour permettre à nos personnes de quitter le port d’attache et d’affronter les bourrasques de notre nouvelle épopée, celle d’affirmer notre présence avec vigueur et intelligence.

 

Nos enfants recèlent des talents incommensurables, ils ont envie de croquer la vie à pleines dents. Laissons-leur la chance de disposer de leur avenir; ils grandissent à grande allure. On s’en aperçoit presque pas ou peu. Ils représentent, presque, la moitié de notre communauté; leur admiration pour leurs parents est intacte. Mais ils veulent, eux-aussi, être consultés sur les dispositions à prendre pour d’éventuelles décisions. C’est tout à fait leur droit le plus absolu.

 

Aimer nos enfants, c’est baliser le terrain pour eux et surtout les écouter. Adolescents pour la plupart d’entre-eux, ils seront universitaires et adultes dans un laps de temps court et furtif. L’avenir leur appartient et ils relèveront le défi avec brio.

 

Je n’augure nullement la résignation de quiconque, mais j’appréhende la vitalité et la rage de vivre de notre progéniture qui saura doser, ingénieusement, entre fidélité à notre passé et confiance en une destinée où le chômage ne sera qu’un lointain souvenir, recalé dans la remise des mauvais souvenirs.