INAS, association culturelle qui se consacre exclusivement à l’enseignement de la langue amazighe à Montréal, a organisé au Centre Notre-Dame-Des-Victoires rue Pierre Courtin, le 16 juin 2012, la troisième fête consécutive de fin d’année scolaire pour récompenser ses jeunes élèves et  ses bourgeons de printemps naissants de niveau primaire.
C’est dans une ambiance familiale et festive que terminent les organisateurs d’INAS l’année scolaire 2011-2012 en présence des parents et de leurs enfants. Inas a donc décerné des prix d’encouragement, des récompenses pour les meilleures performances, mais aussi pour l’assiduité et le sérieux démontrés par les élèves tout au long de l’année.

La soirée débute par la prise de parole du président de l’association, Merzouk Yacine qui, après avoir accueilli l’assistance, rappelle la mission de l’association qui est de promouvoir la langue et la culture amazighes. Il a également remercié les organisateurs qui œuvrent pour réaliser ce noble objectif en les  présentant individuellement. Il présente enfin les enseignants qui, dira-t-il, «  sans eux, rien n’aurait été possible ». En effet, Mme Zahia Belaid, M. Karim Hamidouche, M.Aomar Boumedine, M. Idir Hettal et M. Nacer Oukmoum ont assuré de bonne foi la continuité de l’enseignement  de Tamazight aux enfants de la communauté.

Avant d’attaquer le programme de la soirée, le président propose une minute de silence en la mémoire des martyrs du combat pour l’identité amazighe. Ce moment sobre et solennel a été suivi de l’hymne « aghourou » du ténor Lounès Matoub. Ensuite,  la soirée qui a commencé par de modestes présentations et chants en berbères des élèves de l’école,  s’est poursuivie par la remise de prix d’excellence et d’assiduité et la déclamation de poèmes. La fête s’est terminée par des chants dansants qui ont « enflammé » la scène.

L’enseignement de la langue amazighe à Montréal reste embryonnaire et les difficultés sont encore importantes. Le président explique que hormis les cotisations des adhérents et les frais de scolarité payés par les parents d’élèves, il n’y a aucune autre source de financement pour faire face aux dépenses liées à cette activité : « L’organisation de deux galas-bénéfices, en 2011, nous a permis de prendre un peu de répit. Il existe évidemment le PELO (programme d’enseignement des langues d’origine) auquel il faut s’inscrire pour obtenir l’aide nécessaire dont bénéficient d’ailleurs plusieurs communautés notamment la communauté italienne. Toutefois, il faut réussir à rassembler 15 élèves, au minimum,  par cycle dans une même école (donc résidant dans le même quartier). Ce qui est n’est pas possible encore dans notre situation étant donné que notre clientèle est dispersée. », Précisa Merzouk Yacine.

Ce qu’il faut peut-être rappeler est que le gouvernement, qui reconnait et favorise le pluralisme culturel, a créé ce programme en 1978 pour aider  financièrement les artisans de l’enseignement des langues d’origine aux enfants d’immigrants. En fait, cette loi couvre surtout le salaire des enseignants et l’achat de matériel didactique. L’objectif étant la consolidation des acquis linguistiques de l’élève émigrant qui lui permettraient un meilleur apprentissage de la langue d’enseignement.

Cependant, si la finalité du gouvernement est l’intégration de nouveaux arrivants, alors pourquoi cette intégration est-elle tributaire d’une concentration d’émigrants dans une même place? Autrement dit, la mixité sociale ne serait-elle pas la voie royale pour une meilleure intégration ?