Précipitation de l'agence du patrimoine minier ?

Selon un communiqué publié le 4 janvier, la société canadienne Landmark annonce qu’aucun transfert de propriété n’a eu lieu sur les permis de prospection d’uranium dans le Hoggar algérien, détenus par Sahara Ressources et que l’Agence nationale du patrimoine minier s’est hâtée de faire valoir la loi par «incompréhension».

Harmen Keyser, un des responsables de Landmark Minerals, est à Alger depuis jeudi pour essayer de dénouer l’affaire alors que les titres en voie d’acquisition sont devenus caducs. Effet immédiat de l’annonce par l’ANPM du retrait des permis à Sahara ressources – une information qui a fait le tour du monde –, l’écroulement du cours des actions en Venture Exchange de Landmark à la Bourse de Toronto (TSX-V : LML). Lorsqu’on demande à Keyser si effectivement seul un jeu en Bourse est à l’origine de ce quiproquo, il déclare : «Je ne le crois pas.» Sans autre commentaire. Radio Canada, qui avait traité le sujet dès la publication du communiqué de l’ANPM, supposait une mésentente entre les deux entités algériennes, ANPM et Comena.

Pour Landmark, ce qui a été signé entre eux et Sahara Ressources, ce sont des lettres d’intention et qu’aucun transfert d’intérêt entre les deux entreprises canadiennes ne se fera sans qu’il ne soit approuvé par l’entité de régulation algérienne, l’ANPM en l’occurrence.

«Sahara et Landmark supposent que la décision de l’ANPM a été prise sur la base d’une mauvaise interprétation des lettres d’intention» entre les deux entreprises. Le communiqué de Landmark soutient que les permis seront restitués dès que l’ANPM aura l’opportunité de voir les lettres de Sahara Ressources adressées à l’agence de régulation le 3 janvier.

Confirmation que l’ANPM n’a pas été informée officiellement des intentions de cessions des parts.

Quels moyens de régulation ?

Dans le même temps, on s’explique pas pourquoi l’agence a réagi suite au communiqué sur l’accord entre Comena et Landmark et non aux communiqués sur les lettres d’intention publiées en septembre et en octobre.

Car plus que l’incompréhension de ce qui s’est déroulé entre Landmark et Sahara Resources, l’ANPM n’aurait surtout pas compris le sens de la convention signée entre Landmark et le Commissariat à l’énergie atomique algérien. C’est en effet suite à l’annonce de la signature d’une «convention cadre de coopération et de partenariat» entre le Comena et Landmark que l’ANPM a retiré les permis à Sahara Ressources.

C’est ce qui a suscité l’ire du responsable de l’ANPM qui indiquait à un confrère que les permis de prospection n’étaient que des autorisations «de se promener dans le Sud» et ne permettaient pas «la réalisation d’un levé radiométrique dans les périmètres choisis d’un commun accord et pour la réalisation d’analyses chimiques, minéralogiques et pétrographiques, d’interprétation et de valorisation des résultats», comme stipulé dans le communiqué suite à la convention Comena-Landmark.

Il reste qu’aujourd’hui la restitution du permis à Sahara Ressources confirmerait «la bourde» de l’ANPM. Dans le même temps, on peut se demander quels moyens de veille possède une institution de régulation comme l’ANPM pour agir avec célérité et justesse. Ce qui vaut bien sûr pour l’ANPM vaut pour toutes les instances de régulation instituées dans un pays qui s’ouvre à l’économie de marché à pas feutrés.

Autres infos par Algeroweb:

Ministère algérien des Affaires étrangères
Communiqué sur la signature d'un accord entre Landmark Minerals et l'Agence algérienne à l'énergie atomique

Landmark Minerals
Communiqué de l'entreprise

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Source: http://www.lejourdalgerie.com/rubriques/evenement.htm#11