«la pole position de l'Algérie au Maghreb constitue une chance à même de développer ses relations économiques et commerciales avec les pays d'Amérique du Nord.»

«60.000 Algériens vivent au Canada» a révélé hier à Alger l'ambassadrice du Canada, Mme Geneviève des Rivières qui s'exprimait lors d'un colloque sur les relations «Maghreb-Amérique du Nord».

Cette rencontre a permis à l'ambassadrice du Canada, Mme Geneviève des Rivières, de souligner que «la pole position de l'Algérie au Maghreb constitue une chance à même de développer ses relations économiques et commerciales avec les pays d'Amérique du Nord».

Elle a encouragé le développement d'une politique fiscale stable et durable pour concrétiser des partenariats gagnant-gagnant algéro-canadiens et entre le Maghreb et le Canada. Ces atouts, a-t-elle dit, se traduisent par des échanges denses entre les peuples avec la présence de pas moins de 180.000 maghrébins, dont 60.000 d'origine algérienne, 100.000 marocains et 20.000 tunisiens.

La diplomate a évoqué les engagements multilatéraux qui se concrétisent à travers le lien commun de la francophonie et de rappeler que des vols directs relient Casablanca et Alger à Montréal, capitale de la province du Québec, alors qu'un accord aérien a été signé avec la Tunisie.

De son côté, l'ambassadeur US à Alger, Henrys Ensher, a déclaré que «l'Algérie est le leader des pays du Maghreb, non seulement dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi avec ses ressources pétrolières et son potentiel humain». Le diplomate a estimé que les pays du Maghreb devraient renforcer leurs relations politiques et économiques pour constituer une force de proposition dans la région, en instaurant une «liberté de commerce conforme aux règles de l'OMC». Pour ce faire, il a souligné qu'«une normalisation des relations entre l'Algérie et le Maroc est nécessaire.» Pour lui, les relations bilatérales forment «un tout». Elles doivent être politiques, économiques et basées sur la confiance. Il citera l'exemple des relations «en dents de scie» existant entre les USA et le Mexique, qui ont pu trouver une entente sur le plan économique, ce qui est également bénéfique pour les pays de l'Amérique du Nord.

Ensher a par ailleurs souhaité que les relations commerciales, jusqu'alors limitées aux hydrocarbures, s'élargissent aux domaines de l'industrie et des technologies de pointe. Le diplomate US a souligné qu'il va «promouvoir l'image de l'Algérie et ses atouts économiques aux Etats-Unis», tout en appelant les organismes Algériens à faire connaître les opportunités d'affaires et les efforts déployés pour rendre le climat des affaires plus attractif aux investisseurs étrangers.

A propos des technologies de pointe, un intervenant a estimé qu'il appartient aux négociateurs algériens d'exiger dans les contrats bilatéraux une «clause relative aux transferts de technologie et de savoir-faire».

L'expert financier international, d'origine algérienne, Camille Sari, a de son côté plaidé pour l'intégration des peuples maghrébins. Il a indiqué que cet objectif doit être atteint par l'Algérie et le Maroc, conformément à la volonté des deux peuples en respectant «leurs honneur et dignité».

Exprimant son avis d'expert sur la coopération entre le Maghreb et les pays d'Amérique du nord, Sari a rappelé que le marché maghrébin doit capter un «marché africain d'un milliard d'individus.»

Tout en regrettant que le PIB des 5 pays du Maghreb, qui est de l'ordre de 340 milliards de dollars, n'atteint même pas celui de la Grèce, il proposera que les capitaux arabes contribuent à l'investissement dans les projets en usant de technologies européenne et occidentale en général. Il a cité le TGV marocain qui a été financé par des pays du Moyen-Orient et l'usine Renault de Tanger dont 80% l'ont été par l'Arabie Saoudite.

Source: L'Expression - 28 mars 2012