Souvent désorientés et dépourvus de réseau, les nouveaux arrivants à la recherche d’un emploi s’y prennent mal. Ils disposent aujourd’hui de meilleurs outils pour réussir à se trouver du travail. «Souvent, ce sont des gens qui cherchent des défis et qui n’ont pas peur de l’aventure. Ils ont quitté leur pays pour repartir à neuf et sont d’habitude très travaillants. Ce sont de bons candidats. Leur expérience est parfois différente, mais tout s’apprend», résume Martin St-Jean, qui dirige St-Jean et fils, entrepreneur général, à Montréal.

Après avoir accueilli deux stagiaires dans le cadre du programme Cap sur le monde au printemps dernier, M. St-Jean a décidé de les embaucher. «On avait des besoins de personnel, et ils répondaient au profil qu’on cherchait afin de développer notre entreprise», ajoute l’homme d’affaires.

Réussir à ouvrir des portes
Il a d’abord engagé Zinel Abidine Benzeguir, arrivé d’Algérie il y a 14 mois. Dans son pays d’origine, ce dernier possédait sa propre entreprise, un bureau d’études de génie civil et d’expertise de trois employés situé dans l’ouest de l’Algérie. Dès ses premiers mo­­­ments au Québec, l’ingénieur algérien de 37 ans frap­pe à toutes les portes afin de se trouver un emploi, mais en vain. Au total, il a envoyé à des entreprises une vingtaine de CV qu’il a lui-même rédigés. En fin de compte, M. Benzeguir prend la décision de suivre la formation d’une semaine S’adapter au marché du travail québécois, offerte par le ministère de l’Immigration. «Là, j’ai appris à rédiger un CV québécois et à passer des entrevues, entre autres», raconte-t-il.

Après quoi il décide de tenter sa chance en déposant son CV révisé dans la banque de données de Maillage Québec. Finalement, au mois de mars dernier, il a obtenu le stage de deux semaines chez St-Jean et fils qui allait le conduire à un emploi à temps plein. Tatiana Botnaru, 26 ans, arrivée elle aussi depuis 14 mois au Québec, a eu droit à un stage plus long : quatre semaines. Cette architecte a laissé son emploi à plein temps en Moldavie, une ancienne république soviétique. Elle a emprunté les mêmes circuits que son collègue d’Algérie pour décrocher un emploi. «J’ai dû suivre des cours de français, car mon français n’était pas assez bon, raconte-t-elle aujourd’hui. Je suis très contente de ce que je fais, j’apprends beaucoup de choses au Québec.» 

Source: JournalMétro - Montréal