MONTREAL - Un an après la commission Bouchard-Taylor sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles, Québec solidaire considère que trop peu d'efforts ont été investis pour faciliter l'intégration des immigrants. L'une des porte-parole du parti, Françoise David, déplore qu'outre quelques mesures de francisation, peu d'initiatives ont été mises de l'avant pour s'attaquer au taux de chômage élevé de la population immigrante.

 

Françoise David estime que l'écart demeure marqué entre le taux de chômage de 7 pour cent pour la population en général et celui de 30 pour cent chez les membres de la communauté maghrébine établis au Québec depuis moins de cinq ans ou de 20 pour cent chez les personnes immigrantes provenant de l'Afrique sub-saharienne et d'Haïti.

Québec solidaire déplore qu'une partie de ces chômeurs ont pourtant été choisis lors de procédures d'immigration pour leurs compétences spécifiques et pour leur maîtrise du français. Elle s'explique mal qu'ils ne se trouvent toujours pas avantagés et encore sans emploi. Le parti souhaite un plus grand arrimage avec les corporations professionnelles et que soit accéléré le processus d'équivalence des diplômes et des expériences de travail acquises à l'étranger.

La question de l'intégration soulève encore les passions et récemment, la question du voile, ramenée à l'avant-scène par la Fédération des femmes du Québec (FFQ), a ravivé le débat à l'Assemblée nationale. Ancienne présidente de l'organisme, Françoise David s'est portée à sa défense en indiquant que la FFQ a simplement voulu que les efforts amorcés se poursuivent et réclame un débat sur la laïcité.

Québec solidaire presse le gouvernement de distinguer le religieux de l'immigration et d'agir rapidement pour faciliter l'intégration des nouveaux arrivants. En matière de laïcité, Mme David se dit prête à prendre le temps nécessaire pour ce débat jugé incontournable et complexe, qui doit selon elle dépasser les signes religieux.