Je me suis souvent posé la question de savoir la raison de notre éternel échec, nous Algériens, résidant au Canada ou au Québec. Pour vociférer et hurler nos lamentables protestations, il n'y a personne qui puisse nous égaler. Je ne chercherais même pas à expliquer cela, car ça équivaudrait à sombrer dans un abime de lamentations et rodomontades interminables.

Ceux qui accusent les Québecois de racisme, doivent revoir leur copie; soit ils n'ont pas compris comment fonctionne l'Amérique du nord, soit ce n'est qu'un stratagéme malicieux pour perdurer certains de leurs avantages et empecher certains de leurs ex-compatriotes de monter sur le piedestral de la réussite professionnelle.

D'autres maghrébins réussissent mieux que nous, ils arrivent à se faufiler en travers du filet de sélection et occupent, souvent, de prestigieux postes, tant dans la fonction publique que dans le privé. Leur cohésion et leur entraide ont, fortement, boosté leur stratégie, qui consiste à aller chercher le maximum de diplômes sans faire de vagues, dans la discrétion la plus totale. Sans oublier biensur un réseau d'entraide, rodé à merveille, donnant des résultats plus que probants.
 
Alors que nous, Algériens, on n'arrive même pas à se faire représenter lorsque cela est necéssaire. Notre élite, qui aurait du nous baliser le terrain n'a fait que se drapper dans un silence complice et une retenue douteuse. Les diplomés, anciens et nouveaux, se regardent en chiens de faience, se recroquevillant dans des réflexes de rejet et d'exclusion envers tout ce qui symbolise l'algérie ou leurs ex-compatriotes.
 
Non, les Québecois ne sont pas racistes, nous le sommes surement plus qu'eux, à raison. A chaque fois que je croise le regard d'un Algérien dans le métro ou le bus,  je suis stupéfait par son regard agressif qui me somme, presque, de m'éffacer. Je me suis efforcé à comprendre cet echec chancelant, qui plombe notre réussite future au Canada.

La meilleure façon de se racheter, c'est de faire son Mea-culpa; si vous voulez que les gens de ce  beau pays nous aiment, alors aimons-nous les uns les autres. La tolérence commence, presque toujours par accepter son voisin, mais surtout soi-meme.

Le racisme et l'exclusion sont en nous, elles régissent nos relations, toujours tumultueuses, emplies de préjugés et je dirais même de haine.
Alors  comment expliquer notre incapacité à nous féderer, voir même, à se parler. Cela donne matiere à méditer. L'espoir est toujours permis.

Wahid Megherbi