L’année 2008 s’est achevée sous le signe des adieux. En somme, nous avons eu droit à deux départs fracassants qui ont même relégué au second plan l’entrée au parlement du premier député de Québec solidaire, son co-leader Amir Khadir.

Ces départs sous les feux de l’actualité n’ont rien de commun : l’un était programmé depuis des années (une sorte de déjà-vu) et l’autre est à ranger dans la catégorie des sorties (au sens propre comme au figuré) spectaculaires, même s’il ne fait pas que des malheureux.
En tout cas, c’est l’impression que nous avons suite à l’annonce de Mario Dumont de jeter l’éponge après les récentes élections provinciales. Lâché par les siens, notamment par certains ténors de l’Action démocratique du Québec (ADQ), et rejeté par une grande partie de son électorat traditionnel, le député de Rivière-du-Loup a compris que ses thèses catastrophistes ne font plus recette. Euréka!
On serait tenté de croire que, finalement, Hérouxville n’a pas fait long feu. Le Québec ne se sentirait que mieux. Les communautés culturelles exultent déjà, elles qui, pendant plusieurs mois, ont subi un terrible marathon intitulé « Accommodements raisonnables ». Dans les médias maghrébins, la peur (de l’ADQ et de son chef) a laissé place à une satisfaction quasi-unanime. Est-ce pour autant la fin du discours basé sur le clivage Nous vs. Vous? Certainement non. Les semaines à venir nous diront où s’en va la troisième formation par ordre d’importance au Québec. L’arrivée aux commandes du maire de Huntingdon Stéphane Gendron est illusoire. Quelqu’un d’autre au discours plus à droite et, chose aisée, à la méthode plus subtile que celle de Mario Dumont pourrait faire des ravages, surtout dans le contexte économique actuel. Nous en sommes prévenus!
L’autre retrait de la vie active ressemble plus à une semi-retraite. J’avoue que j’ai du mal à comprendre les critiques dithyrambiques à l’égard d’une personnalité chargée de lire les nouvelles du soir. Il est vrai que le départ de Bernard Derome ne s’est pas fait dans une ambiance malsaine comme celui de Patrick Poivre d’Arvor, plus connu sous les quatre lettres PPDA, qui fut longtemps la vitrine de la chaîne publique française TF1 et dont l’éviction dans des conditions opaques du JT occupe régulièrement les colonnes de la presse mondaine. Mais de là à dérouler le tapis rouge devant un journaliste presque septuagénaire qui n’a nullement inventé la roue…C’est à n’y rien comprendre.
Faut-il lui ériger des monuments de son vivant? Allons voyons…Des milliers d’employés font leur travail convenablement et avec la même honnêteté sans qu’une pluie d’éloges ne se déverse sur eux le jour de leur départ à la retraite. Il aurait été plus judicieux d’offrir au public un bilan du fonctionnement de leur chaîne publique ou de son service d’information, obligatoirement accompagné d’un exercice de conscience quant à l’ostracisme inexplicable que subissent certaines communautés présentes au Québec. Il faudra attendre longtemps pour un tel geste. Radio-Canada aussi attend son messie.